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'Du

Ctuv.

GRAND1ss9N..

tg9

nez pour m'éprouver. Il m'a demandé mille

-fois pardón, en me confeffant qu'il avoit re–

gardé comme impollible qu'un jeune hom–

'llle , dont on ne pouvoit mettre

l'

amour en

doute pour une des plus aimables filles du

monde , fe renfennat dans les bornes qu'on

lui avoit prefcrites,

&

ne ~

fit pas ufage du

pouvoir qu'on lui connoiífoit for fes affec–

tions. Je l'ai conduit

a

l'appartement de Jero-–

nimo , apres l'avoir príé de croire que cette

petite aventure étoit oubliée,

&

de ne me

rien faire perdre

a

fon eíl:ime. Combien de

fois , cher doél:eur , ai-je éprouvé la haine

irréconciliable d'un homme

a

qui

j'

avois par–

donné une baffeífe? Mais c'eíl: ce que j'ap–

préhende peu du pere Marefcotti. Il eíl: ca–

pable d'une généreufe confuíion. A peine a–

t-il ofé lever la tete pendant tour le remps

que

j'

ai continué de paffer avec lui.

En arrivant chez moi

,j'y

ai trouvéJe comte

de :Belvedere , qui avoit pallé pres d'une

heure

a

m'attendre. Mes gens lui avoient dir

que celle de mon retour étoit incert:line ;

mais il avoit déclaré qu'il étoit réfolu de me

voir,

a

quelque heure que je puffe revenir.

Son propre valer m'a prié de veiller

a

ma

fureté, en m'apprenant que depuis la viíire

qu'il m'avoit rendue, il n avoit pas été tran–

quille un moment ; qu'il avoit répété mille

fois que la vie étoit un fardeau pour lui ,

&

qu'en fortant de

fa

maifon ,

il

avoit pris

dans fes poches deux piíl:olets. Soyez fans