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J-04

H

r

s.

T

o

1

R.

't

lui

rendre deYx vilires par jour. Etle a rc–

c:ommencé

a

fe fervir de f<0n aiguille ;

&

fouvent elle fe plait

a

ttavailler dans

la

t:hambre

de

fon rrere.

.

SeségaremeFits d'efprit font plus rares; &

lorfque fes idées commencent

a

fe

troubler'

elle s'en appen;oit au1Iitot. Alors elles'arrete

tf

elle-meme. Elle verfe

u111e

larme;

&

le

parti qu'elle prend, eft de

[e

rerirer dans

fon

cabinet, ou de garder le úlence. Elle parle

quelquefois

a

M.

Lowther, qu'elle trouve

da11s la chambre de fon frere. S'il eft quef–

tion de moí, fes difcours font fort réfervés,

&

durent peu fur le meme fujet

j

mais elle

marque beaucoup de

curiofi~é

fur tout

ce

qui regarde

1'

Angleterre ,

for

les ufages

&

les manieres du pays, particulíérement des

fernrnes.

Chacun

s'

eft

fait

une

regle , fans excepter

J

eronimo

&

Camille,, de ne jamais faire

tom·

her la converfatíon fo:r moí. Elle ne laiffe

pas de demander fouvent de mes nouvelles,

&

de compter les jours de

man

abfcnce.

Un jour,

[e

trouvant feule aveeMad.Bemonr,

elle lui dit : Ne

ro'

apprendrez-vous pas,

Ma–

dame , pourquoi tout le monde évite ici de

parler du chevalier Grandiifon,

&

cherche

a

me faire changer de difcours, lorfquej'en

parle moi-meme? Je remarque dans Camille

cette affeétation cornrne dans les a

u

tres. Jero–

nimo rneme n'en eíl: pas exempt)

&

je

l'~

·mis plus d'une

fois

a

l'épreuve

?

Seroit-11

~apable

d'ingratitud.e

?

Peut-il etre indi.fférent