DU CHEY. GRANDISSON.
1;7
que
Ca
vie ne luí étoit pas plus chere. En effet >
je pris un peu de courage.
Alors mon tuteur, avec la nobleífe d'un
prince>me pritla main
&
la
préfenta d'abord
a
M. Ohara, enfoite au capiraine. Ils la bai–
ferent tous deux,
&
je ne puís vous répéter
tour ce qu'ils eurent
la
bonté de dire
a
mon
avantage. Moníieur, dit mon tureur au major,
en me préfentant
a
luí, vous excuferez
l'
em–
barra~
d'w1e jeune perfonne. Elle fait des
vceux pour le bonheur de votre mariage ;
&
je vous réponds qu'elle déíire beaucoup de
vous rendre fervice, en faveur de madame
fa
mere. Lemajor jura, fur fon ame, que j'étois
un ange. Le capitaine Salmon& dit que fur
fa
damnation, il n'avoit ríen vu de plus char–
rnant que moi.
Ma mere pleura beaucoup. O Moníieur
!
s'écria-t-elle vers mon tuteur:
&
fe
lailfant
tomber fur un faureuil, elle ne put ajouter
un feul mor. Je courus
a
elle. Je paífai mes
de
ux bras autourd'elle. Ses pleurs ne firent
qu'
augmenter.Jeles eifuyai de fon
mouc~oir.
Je lui dis qu'elle me pen;oit le creur,
&
1e la
conjurai de m'épargner le tourment de la voir
pleurer. Elle ne me réponditqu'en pa!fanr fes
bras fous les miens, en me baifanr au front
· &
aux deux joues. Hélas
!
penfai-je en moi–
meme, je commence
a
trouver de la rendreífe
dans ma mere.
Mon tuteur vinr
a
nous;
&
luí prenanc
fort
civilement la main,
il
la conduiíir pres
~u
feµ.
Il me_fir placer entre elle
&
la table
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