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DU CHEV. GRANDISSON.

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Sir Chirles Grandilfon n'a pas perdu fon

temps dans fes voyages. Sa fceur a dit

a

M.

Re~es,

qu'il ne fe marieroit pas fans faire un

grand nombre de malheuteufes ;

&

réelle-–

inent, ma chere, il a trop d'avantages per–

fonnels pour la tranquillité d'une femme qui

prenqroit des fenriments particuliers pour

~ui,

Le foible, prefque général de notre kxe,

eíl: pour les hommes d'une figure éclatante ;_

ta raifon des femmes fe laiffe gouvern_er par

les yeux. Je fais que vous me

reconunande~

tez ici de ne pas groflir le nombre de ces im–

prudentes. Vorre confeil , chere Lucie , ne ..

fora pas négligé.

Le cara,ll:ere fenfé de

fu:

Charles n'e1l pas

ÍUjet

a

des caprices ou des inégalités d'hu-;

meur. Il efl: fupérieur aux difpures qui n'ont

que des bagatelles pour objer. Il l'eíl: encore

plus aux fauffes complaifances qui pourroient

engager la confcience ou l'honneur. Mifs

Grandilfon me difoit un jour , en parlant de

fon frere : ce n'efl: pas fa bonne mine , ni

fa

nailfance) ni fon bien) qui le rendent cher

a.,

ceux qui le connoiffent ; c'efr le plus parf:-üt–

aífemblage de routes les qualités qui

formen~

eifentiellemenr l'honnere homme. Elle me

difoi

t , un

e autre fois , que la regle de

fa

vie

étoit

da.ns

fot'l

propre ca:ur ;

&

que, malgré

le b

onheu

r qu'il avoit de plaire

a

tput le

monde,

jl

né mettoit le jugement, ou l'ap–

probarion d'autrui qu'au fecond rang. En un

mot, mon frere, ajoura-t-elle,

&

ce nom

fembloit lui caufer w1e forre-de fierré, n'eft