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DU CHEV. Gn.ANDISSON.
i',
rias
de feu dans le cabínet. Elle me conduí–
ftrenc
a
la chemínée que les míniíl:res
~e
noienc de quicrer. Elles me placerent dans
un grand faureuil ; car je n'avoís pas
la
force de me fourenir;
&
le fecours qu'elles
me donnerent, fut de me frocter les tempes
avec des liqueurs forres. Que penfez-vous ,
ma d1ere Lucie , du caraél:ere des hommes
qui
font
capahles de fe fuire un jeu íi cruel
de la fanté
&
du honheur des malheureufes
créatures pour lefquelles ils
fe
prétendent
remplis d'amour? Je crains de ne jamais re–
devenir ce que
j'
étois..
Il me reíl:e aes
étour~
.
diífements
&
des perites agitations convulíi-
.ves, qui ne font point .encore fans douleur.
La mere
&
l'a1née des deux filles me quit–
terenc hientot ,
pou.r
rejoindre fir Hargrave.
Je ne puis juger de leurs délibérations , que
pac les effecs qu'el1es produifirent. Mais la·
jeune fceur étant demeurée pres de
moi,
ré–
pondit
a
toutes mes quefüons avec de gran-'
des apparences de franchife
&
de
pitié.
Apre5
m'avoir die qu'elle s'étonnoit de me voir re–
fufer un homme auffi riche ,
&
d'au1Ii bonne
mine que
fu:
Hargrave, elle ajouta que
j'
étois
dans une maifon ou
l'
on avoit la bonne re–
nommée forr
a
cceur; que
fa
mere ne feroit
pas
une mauvaife aél:ion pour toutes les ri–
cheífes du monde,
&
qu'elle
avoítun frere
a
la douane
7
qui étoit un des
pl.J.ishonneces
officiersae cettc profeffion. Ell
e avouaqu'elle
connoiífoit le nouveau valet que j'avois pris
amou fervice:
&
louant beaucoup
fa
fidélité