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.

nu

Ciuv.

GRANDissoN.

17

fatisfait,

&

je le félicitai de m'avoii: 6té la

vie. Au fond, ma vue s'étoit obfcurcie ; je

me fenrois la tete fort pefante ,

&

le bras.

tour brifé. Cependant, pour ne rien donner

a

la haine ) je dois avouer que fon intention

n'étoit pas de me nuire.

.

Ma douleur étoit

fi

vive, que je parus

quelques moments comme hors de moi. Je

me jetai fur la premiere chaife. Ainíi done

vous m'avez tuée, répétai-je. Fort bien; vous

m'avez tuée de votre propre main. Il ne doit

.rien manquer a votre contentement.;

&

voya:nt qu il s'agitoit avec beaucoup de ten–

dreífe

&

d'effroi : oui, ajoutai-je, vous pou–

vez gémir

a

préfent fur le fort d'une malheu-

'

reufe filie

a

qui vous caufez la mort. Au fond,

je me croyois mortellement ble!fée. Je vous

pardonne, lui dis-je encore. Appellez

f

eule–

ment les clames. Retirez-vous , Moníieur ;

retirez-vous. Que je ne voie ici que des pér–

fonnes de mon fexe. La tete me tournoit.

Mes yeux ne diíl:inguoient plus rien ,

&

je

perdois rout-a-fait connoi!fance.

On m'apprit enfuite qu'il avoit été dans la

plus affi:eufe confl:ernation.·n avoit fermé la

porte en-dedans ;

&

pendam quelques mi–

n.utes ;

il

n'eut pas aífez de préfence d'efprit

pour l'ouvrir. Cependanr les femmes, qui

enrendoient pouífer des exclamations lugu–

bres, yinrent frapper avec a!fez d'inquiétude.

Alors il fe hara d ouvrir, en fe maudiífant lui·

meme. Il les conjura de me donner du fe–

<¡ours-, s'il n'étoit pas trop

~ar_d.

Elles m'

011t