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ÉPITRE
Pour nioi, madame, qu'un penchant invincible
a déterminé
a,ux
arts des mon enfance, je
me
suis
dit de bonne heure ces paroles, que je vous a-j_
souvent r.épétées, ·de Cicéron, ce consul romain ,
qui fut le pere de la patrie'
de
la liberté et de
l'éloquence
(1):
ce.Les lettres forment la jeunesse,
ce
et font les charmes
de
l'age av~ncé.
La
pros-
<<
périté en est plus brillante; l'adversité en :re~oit
«
des consolations; et dans nos maisons, dans
ce
cel1es des
a
u
tres, dans les voyages, dans
la
soli..,
ce
tude·, en tous temps, en tous
lieu:x,,
elles font
«
la dóuceur de notre vie.
i>
Je les ai toujours aimées pour elles-memes ;
mais
a
priéseut, madame, je les cultive pour vous,
pour·mériter; s'iJ est possible, de passer aupres de
vous le reste de ma v·ie dans le sein de la, retra,ite,
,de la paix, peut-etre de la vérité,
a
qui vous sacri–
íiez ,dans votre jeunes~e les plaisirs faux, ma_is, en....
ch~nteurs
du
monde; enfin pour etre
a
portée de
dir·e· un_, jour avec Lucrec~, ce poete philosophe
dont les ·beautés et les erreurs vov.s sont si con-,
nues
l
(2)
Heureux qui, retiré dans le temple des sages,
Voit en paix sous ses pieds se former les orages ;
(
1)
Stur;
l.ia: adolescentiaz'u alunt -: ~eneqtute,:,i oblect~nt, se-,,
qundas res ornant, ad11e1:sis perfugium ac solatium prcebent;
delectant
dumi
,
non impediwzl foris
,
pernoctant nobiscun~,,
peregrinantur) rusticantur.
(2
1
'
ed ni! du/cius (}St
J
bene quam munita tenere;
'
Ec(ita d_octrin,a sapientú~z teTJzpl~ 'Sert¿nq,..;