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8

ÉPITRE

Pour nioi, madame, qu'un penchant invincible

a déterminé

a,ux

arts des mon enfance, je

me

suis

dit de bonne heure ces paroles, que je vous a-j_

souvent r.épétées, ·de Cicéron, ce consul romain ,

qui fut le pere de la patrie'

de

la liberté et de

l'éloquence

(1):

ce.Les lettres forment la jeunesse,

ce

et font les charmes

de

l'age av~ncé.

La

pros-

<<

périté en est plus brillante; l'adversité en :re~oit

«

des consolations; et dans nos maisons, dans

ce

cel1es des

a

u

tres, dans les voyages, dans

la

soli..,

ce

tude·, en tous temps, en tous

lieu:x,,

elles font

«

la dóuceur de notre vie.

i>

Je les ai toujours aimées pour elles-memes ;

mais

a

priéseut, madame, je les cultive pour vous,

pour·mériter; s'iJ est possible, de passer aupres de

vous le reste de ma v·ie dans le sein de la, retra,ite,

,de la paix, peut-etre de la vérité,

a

qui vous sacri–

íiez ,dans votre jeunes~e les plaisirs faux, ma_is, en....

ch~nteurs

du

monde; enfin pour etre

a

portée de

dir·e· un_, jour avec Lucrec~, ce poete philosophe

dont les ·beautés et les erreurs vov.s sont si con-,

nues

l

(2)

Heureux qui, retiré dans le temple des sages,

Voit en paix sous ses pieds se former les orages ;

(

1)

Stur;

l.ia

: adolescentiaz'u alunt -: ~eneqtute,:,i oblect~nt, se-,,

qundas res ornant, ad11e1:sis perfugium ac solatium prcebent;

delectant

dumi

,

non impediwzl foris

,

pernoctant nobiscun~,,

peregrinantur) rusticantur.

(2

1

'

ed ni! du/cius (}St

J

bene quam munita tenere;

'

Ec(ita d_octrin,a sapientú~z teTJzpl~ 'Sert¿nq,..;