'
,./'
A MADAME DU CHATELET.
5
des fl,eur.s
1
qui le~r eussent encore donné ·un noti–
veau. charme. En vain, dans sa satire des femmes,
il
a· voulu couvrir de ridicule une darrie qui avait
appris l'astronomie; il eut mieux fait de l'appren-
dre luí-ro.eme:
.
L'esprit philosophique fait ttlnt de progres en
'France depuis quarante ans, que si Boilefiu vivait
eneore, lu.i qui osait se moquer d'une femme, de
condition parce qu'elle voyait en secret Rober–
val et Sauveur, il serait obligé de respecter.._et _
d'imiter celles qui profitent publiquement des
lumieres des·Maupertuis, des Réaumur, desM~i–
ra,n, des du ~ay et des Clairault; de tous ces véri-·
tables savants qui n'ont pour objet qu'une science
utile, et qui, en la rendant agréable,
la
rendent
insensiblement né.cessaire
a ,
notre nation.
N
ous
som:rnes au temps,
j'
ose le dire, ou il faut qu'un
poete soit philosophe, et ou une femme peut l'etre
hardiment.
Dans le commencement
áu
dernier siecle, les
.Fran~ais apprirent
a
arrange1· des mots. Le· siecle
des ch0ses est arrivé. Telle qui lisait autrefois
Montaigne., l'Astrée
et les
Contes de la re.ine de
Navarre.,
était une savante. Les d:es Hoµllieres et
les Dacier, illu~tres dans d·ifférents gen.res, so~t
venues depuis. Mais vo.tre sexe a encore tiré plus
de gloire de celles qui ont m.érité qu'on
fit
pour
, elles le livre charmant des
.l}fondes
,.
et les
Dialo-