ÉPITRE
s'élever dans la lecture de Ci~éron et de Bossuet,
s'emhellir par les' charmes de ,Virgile et du Tasse
!
Tel est votre génie, madame: il faut que. je ne
craigne point de le . dire, quoique vous · craigniez
de l'entendre. 11 faut que votre exemple encou-·
rage les personnes de votre sexe et de votre rang
-
)
a
croire qu'on s'eímohlitencore en perfectionnant
sa raison, et que l'esprit donne des graces.
11 a été un temps en France, et m~me d.ans
tout~ l'Europe, ou les hommes pens:iient déroger; ,
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et les femmes sortir de leur état, en osant s'ins–
, truire. Les un¿ ne , se croya,ient nés que pour.
la
guerre ou:,¡;>o_ur l'oisiveté; et les autres, qQ;e.ponr la :
coqúetterie.
L't
rid,icule meme que Moliere et ,Despréaux
ont jeté sur les· femmes savantes a s€m1>lé, dans
un siecle poli, justifier les préj ügés de la barbarie~
Mais Moliere, ce législáteur dam
.la
morale et dans
les bienséanc~s du mon.'de, n'a pas ,assurément
prétendu, en attaquant les femmes sav;-mtes, se
moquer d~ la science ·et de .J'esprit. 11 n'en a joul
que l'alms
et
l'affectatio:ri; ainsi c¡ue dans son
Tartujfe.,
il
.a diffamé l'hypocri-sie, et non pas .la
ve1:tu.
Si, au lieu de faire lil.lle satire contreles femmes,
l'exact, le solide, le . lahori.e-ux, l'élég:mt Des–
préaux avait coBsulté les femmes de la conr les
plus spi<rituelles' il eut ajouté
a
l'art et .au mérite
de ses ouvrages, ·si
bien
travaillés, des grac.€s
et
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