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PRELIMINAIRE.
qui
le per$~cuteront jusqu'a sa mort,.nniquement
.a cause du plaisir qu'il vous
é:!-
do.nné. Cet étranger
se · senfit quelque indignatio'n pour les persé~u–
teurs, et quelque hienveillance pour le persécuté.-
Il est dur, il faut l'avouer, de ne point obtenir
de ses contemporains et de ses compatriotes ce
que l'o:n peut espérer des étr~ngers et de la posté–
rité. II est bien cruel, bien honteux pour l'esprit
humain, que la littérature soit infectée µe ces
haines personnelles, de ces cabales, de ces intri–
gues ; qui devraient etre le partage des esclaves de
la.
fortune. Que gagnent les auteurs en se déchi–
rant mutuellem~nt? ils avilissent une professio:q
qu'il ne tient qu'a eux de :rendre respectable. '
Faut-ii que l'art de penser, le plus heau partage
des hopimes, devienne une source de tidícule,. ,et
que les gens d'esprit, rendus souvent par leurs–
querelles le jouet des sots, soient les bouffons–
él\~n public crqnt ils devrai~nt etre les mahres
!'
Virgile ,
V
;i·rius , . Pollion , Horace, Tibulle, ' ..
étaient amis: les monuments de leur amitié sub- ·
sisten.t, et apprendront a jamais ame homme~ que
les esprits supérieurs doivent
e'tre·
lHÚS.
S~ nous
n'atteignons•pas
-a
l'excellence de leur géni~, ne
. 'pou·vons..:.nous pas avoir leurs vertus? C~s honimes, .
1
sur qui l'univers avait les yenx' qui ;ivaient
a
se
disputer l'admiration de l'Asie, de l'Afrique et de
l'Europe, s'aimaient pourtant et vivaient en freres;
et nous, qui ·sommes · renfermés s·ur un si peti~