A M. DE VOLTAIRE.
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4.
Tandis que le tyran parle d'amour si ridicu–
lement
a
cette vieille reine, om. annonce qu'on a
tro1_1vé un
jeq.nehomme coupahle d'un meurtre:
mais
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ne sait point , dans le cours de la piece ,
qui ce jeune homme a tué. II prétend que c'est
up voleur qui voulait lui prendre ses hahits. Quelle
petitesse
!
quelle hassesse
!
quelle stérilité
!
Cela ne
serait pas supportable dans une farce de la foire.
5. Le harigel., o,u le capitaine des gard.es, ou le
grand-prévot , il n'importe , interroge le meur–
trier, qui porte au doig·t un hel anneau; ce qui
fait une scene du plus has- comique , laquelle cst
écrite d'une maniere digne de la scene.
6.
La mere s'imagine d.'abord que le voleur qui
a été tué est son fils.
II est pardonnahle
a
une
mere de tout craindre; mais il fallait
a
une reine
mere d.'autre-s indices un peu plus nobles.
7. Au milieu de ces craintes,
le tyran Poly–
phonte raisonne de son prétendu amour avec la
snivante de Mérope. Ces scenes froides et indé–
centes, qui ne sont imaginées que pou.r remplir
un acte
~
ne seraient pas souffertes sur un théatre
tragique régulier. Vous vous etes contenté, mon–
sieur , de remarquer. mod.estement une de ces
scenes, d~ns laquelle la suivante de Mérope prie
le tyran de ne pas presser les noces, parce que,
dit-elle, sa maitresse a
un assaut
de fievre:
et moi,
monsieur, je vous. dis hardi.ment, au nom de tous
les connaisseurs, qu'nn tel dialogue, et une telle
réponse, ne sont dignes que du théatre
d'.d
rlequin ..