RÉPONSE
DE M. DE ·voLTAIRE
A M. DE LA LINDELLE.
LA
lettre que vous m'avez fait l'honneur de
m'écrire, monsieur, doit vous vqloir le nom d'hy–
percritique, qu'on donnait
a
Scaliger. Vous me
paraissez bien redoutable; et si vous trait~z ainsi
M. Maffei, que n'ai-je point
a
crainclre de vous?
J 'avoue que vous avez trop raison sur bien des
points. Vous vous etes donné la peine de ramasser
beaucoup de ronces et d'épines; mais pourquoi
ne vous etes-vous pas donné le plaisir de cueillir
les fleurs?
n . y
en a sans
·el
oute dans la piece de
M. M~ffei, et que
j'
ose croire immortelles : telles
sont les scenes de la mere et du fils' et le r écit de
la fin. II me semhle que ces morceaux sont bien
touchants et bien pathétiques . Vous prétendez
que c'est le sujet seul qu-i en fait la !beauté; mais,
monsieur' n'était-ce pas le meme su jet clans les
autres auteurs qui ont traité la
Jlferope?
Pour–
quoi, avec les memes secours, n'ont-ils pas cu le
m.eme succes? Cette seule raison ne prouve-t-elle
pas que M. Maffei doit autant
a
son génie qn'a son
rnjet?