A M. DE VOLTAIRE.
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jeune- homme -, qu'on devait ' représenter comme
un h éros, remercie le roi de lui avoir donné la
vie , et le remercie avec un avilissement et une
hassesse qui fait 'mal au c<;:eur, et qui d égrade en–
ti~rement Égisthe.
11.
Ensuite Mérope et le tyran passent leur
temps ensemble. Mérope évapore sa colere en in–
jures qui ne finissent point~ Rien n'est plus froid.
que ces scenes de déclamations qui manquent de
n~ud, d'embarras, de passion contrastée. Ce sont
des scenes d'é~oliei:. Toute scene qui n'est pas.
une espece d 'action est inutile.
12.
II y
a
~i pen d'art dans cette piece, que l'au–
teur est toujours, foreé d'employer des confidentes
et des confidents pour remplir son théatre. Le qua–
trieme acte com:ipence encore par une scen e froide
et inutj_le entre le tyran et la suivante : ensuite
cette st1.ivante rencontre le jeu.:ne Égisthe, je ne
sais comment, et lui persuade de se 1°eposer dans
le
vestiQQ.le,afin que, quand il sera en.dormí, la
reip.e pu.iss.e le tµer tout
a
sou.: é!,Í'se. En effet,
il
s'
e11-
do.rt.comme il
l'~
promis. B.elle ~ntrigue
!
et la
reine vient pour
la
seconde fois, une hache
a
la
main, pour tu,er le j,eune ho:i¡r;ime qui dio.rmait ex–
pres. Cette sitqation, répé_tée deux fo.js, est le com–
ble de la stéxilité, comme le somme:a du jeune
homme est le comble du ddic~le. M. Maffei pré–
tend qu.'il
y
a h~aucoup d.e g;énie et de :Ví;lr~'_ié,té dalíls
cette situati ori répétée, parce q\le
la
premier~-fojii