A M. MAFFEI.
J'aurais souhaité pouvoir,
a
l'exemple des Ita–
liens et. des Anglais, employer l'heureuse facilité
des vers blancs, et je me suis souvenu plus d'une
fois de ce passage du
Rucellai:
Tu sai pur che l'imagin della 11oce
Che risponde da i sassi, doµe
l'
echo alberga ,
Sempre nemicafu del nostro regno,
E fu Í!wentrice delle prime rime.
Mais je me suis ape,<tu, et j'ai dít , il y a Iong–
temps, qu'une telle tentative n'aurait jamais de
succes en Frañce, et qu'il y aurait beaucoup plus
de faiblesse que de force
a
éluder un joug qu'ont
porté. les auteurs de tant d'ouvrages qui dureront
autant que la nation fran9ai5e. N otre poésie n'a
aucune des libertés de la votre .; et c'est peut-etre
une des raisons pour lesquelles les Italiens nous
ont précédés de plus de trois siecles dans cet art si
aimable et si difficile.
Je voud.rais , monsie!-1,r, pouvoir vous suivre
dans vos autres connaissances, comme j'ai eu le
bonheur de vous imiter dans la tragédie._Que n'ai-–
je pu me former sur votre gout dans la science
de l'histoire
!
non pas dans _cett e science va-gue et
stérile des faits et des dates, qui se borne
a
savoir
en quel temps mourut un homme inutile ou fu–
neste au monde, science uniquement de diction–
naire, q'ui chargerait la mémoire sans éclairer }'es–
prit. Je veux parler d.e cette histoire de l'esprit
humain qui apprend
a
connaJtrQ les mreurs;
qui