SOCRATE.
descendit dzns les bras d'Alcmene, de Danaé, de Sé–
mélé, et qu'il en eut des enfants, nos ancetres ont ima.
giné des fables dangereuses. C'est insulter la divinité de
prétendre-qu'elle ait commis avec une femme, de qnel·
que maniere que ce puisse etre, ce que nous appelons
chez les hommes un adultere. C'est décourager le reste
des hommes, d'oser dire que, pour etre un grand homme
il faut etre né de l'accouplement mystérieux de Jupi ter
et d'une de vos femmes ou filles. Miltiades, Cimon,
Thémístoclc, Aristide, que vous avez persé cutés, va-
1-afont bien peut-etre Persée, H ercule et Bacchus;
il
n'y
a d'autre maniere d'etre les en fants de Dieu que de
cbe:rcher
a
luí pla ire et d' etre juste. Méritez ce titre en
ne reudant jamais de jugemenls iniques.
MÉLI'l'US,
Q1ue de hlaSlf)hemes et d':i.nsolences
!
UN AUTiltE JUG;E,
Que d'absurditésl on ne sait ce qu·'il veut díre.
MÉLI TU
S•
.Socrate_,
VO'IJ.S
vou.s melez toujou,rs de faire des raison–
nements; ce n' est pas
la
ce qu'il nous faut; r épondez
nct et avec précisjon. Vous etes-vous moqué du hibou de
Mi:nerve?
SOCRATE,
Jugcs athénicns, prenez garde
a
vos híbous. Quand
vous proposez d es choses ridicul es
a
croire, trop de
gens alors se déterminent
a
ne rien croire du tout. 11s
ont assez d'esprit pour voir que votre doctrine est imper·
-tinente, mais ils n'en 0wt pas assez pour s'él ever jus.qu'a
la
loi véritable; ils savent rüe de vos p etits dieux, etils
ne sav-ent :_pas adorer 'le Dieu de tons les étres, unique,