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SOCRATE. ACTE III, SCÉNE

l.

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MÉLITUS ET UN AUTRE JUGE,

A4

!

le scélérat

!

SOCRATE.

II n'y a qu'un dieu, vous dis-je : sa nature est d'etre

infini; nul étre ne~peut partager l'infini avec lui. Levez

vos yeux vers les globes célestes, tournez-les vers la

terre et les mers, tout se correspond, tout est fait l'un

pour l'autre; chaque etre est intimement lié avec les

autrcs étres; tout est d'un meme desscin : il

n'y

a done

qu'un seul arcbitecte, un seul maitre, un seul conserva•

tenr. Peut-etre a-t-il daigué forme1, des génies, des dé•

mons, plus puissants et plus éclairés que les hornmes, et

s'ils existent' ce sont des créatures comme vous; ce

son t ses premiers sujets, et non pas des dieux : mais

ríen. dans la nature ne nous avertit qu'ils existent,

tan<lis que la nature en ti ere nous annonce un Dieu et un

Pere. Ce Dieu n'a pas besoin de Mercure et d'Iris pour

nous signifier ses ordres :

il

n'a qu'a vouloir, ·et c'est

assez. Si par Minerve vous n'entendiez que la sagesse de

Dieu, si par Neptune vous n'entendiez que ses lois im–

muables, qui élevent et qui abaissent les mers , je vous

dirais : Il vous est permis de révérer Neptune et Miner–

ve , pourvu que dans ces emblemes vous n'adoriez jamais

que l'Etre éternel, et que vous ne donnicz pas O(:casion

aux. peuples de s' y méprendre.

AN°ITUS,

Quel galimatías impie

!

SOCRA.TE

.

Gardez-vous de toumer jamais la religion en méta–

physique : la morale est son essence. Adorez et ne dis–

putez plus. Si nos ancétres ont dit que le Dieu supreme