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ACTE II,

SCENE

X.

293·

bi en dit, mon mari, que vous vous attireri cz quelque

méchante affaire. Voila ce que c'est que de doter des

filies. Qúe je suis malheureuse

!

SOPHRONIME,

Ah! messieurs, respectez sa vi eillesse et sa vertu;

chargez-moi de fers: je suis pret a donner ma liberté,

roa vie pour

la

sienne.

AGLÁÉ.

Oui, nous irons en prison au lieu de lui ; nous mour–

rons pour lui, s'il le faut. N'attentez rien sur le plus

juste et le plus grand des hommes. Prenez-nous pour vos

victimes.

MÉ L I TU S.

Vous voyez comme il corrompt la jeunesse.

SOCRATE,

Cessez, ma femme, cessez, mes enfants, <le vous

opposer a la volonté_du ciel : elle se manifeste par l'or–

gane des lois. Quic-0nque résiste

a

la loi est indigne

d'etre citoyen. Dieu veut que je sois chargé de fers, je

me soumets

a

ses décrets sans murmure. Dans ma mai–

son, dans Athenes, dans les cachots, je suis également

libre· : et puisque je vois en vous tan t de rcconnaissance

et tant d'amitié; je suis toujours henreux. Qu'import~

que Socrate dorme dans sa chambre ou dans la prison

d' Athenes? Tout est dans l'ordre éternel, et ma volonté

doit y etre.

MÉLITUS,

Qu'on entraine ce raisonneur. Voila comme ils sont

toqs; ils vous poussent des argurnents jusque sous

b

po–

tence.

A NI TUS.

Mcssieurs, ce qu'il vi ent de dire m'a touché. Cet

_)