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ACTE II,

SCENE

XI.

295

tout aux yeux de ceux qui c.hérissent commc moi votre

vertu. Croyez-moí; de quelque philosophie que votre

ame soit armée,

il

est dur de périr par le dernier snp–

plice. Ce n'est pas tout; votre répu tation

1

,

qui doit vous

etre che re, sera flétrie daos tous les siecles. Non-seule–

ment tous les dévots et toutes les dévotes riront de

votre mort, vous insulteront, allumeront le bucher si

on v.ous brule, serr.eront la carde si on vous étrangle,

broieront la cigue si on vou.s empoisonne; mais ils ren–

dront votre mémoire cxécrable

a

tout l'avenir. Vous

pouvez aisément détourner

de

vous une fin si

fu

oeste: je

vous réponds de vous sauver la vie, et meme ele

V0·\1S

faire déclarer p-ar les juges le plus s·age .des hommes,

ainsi que vous l'avez été par l'oracle d'Apollon; il Re

s'agit que de me céder votre jeune pupille Aglaé, avcc

la

dot que vous lui donnez, s'eatend ·; nousfer0,Ns aisément

casser son mariage av,e.c Sopl;i.ronime. Vous jouirez

d\1ne viei11esse paisiblc et hono.rée

~

et les die.u~ c-t les

déesses vous béniront.

SOCRAT~.

Huissiers, conduisez-moi en prison sans tardcr

,da–

'vantage.

( On l'e1nmene.)

A.Nil TU.S.

Ce.t h@mme cs,t incorri.gible: ce n'est pasma faute; j'ai

fait mo:n devoiir, je n'ai ríen

a

me rcpm cher; il faut il' a–

b,andonne.r

a

son

s.e.ns

·réprouvé, et le laisscr n1ouri.r i-m–

pé,ni

te,.n

t.

F I N U U S E C O N D ,\ C T ;E.