ACTE II,
SCENE
XI.
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tout aux yeux de ceux qui c.hérissent commc moi votre
vertu. Croyez-moí; de quelque philosophie que votre
ame soit armée,
il
est dur de périr par le dernier snp–
plice. Ce n'est pas tout; votre répu tation
1
,
qui doit vous
etre che re, sera flétrie daos tous les siecles. Non-seule–
ment tous les dévots et toutes les dévotes riront de
votre mort, vous insulteront, allumeront le bucher si
on v.ous brule, serr.eront la carde si on vous étrangle,
broieront la cigue si on vou.s empoisonne; mais ils ren–
dront votre mémoire cxécrable
a
tout l'avenir. Vous
pouvez aisément détourner
de
vous une fin si
fu
oeste: je
vous réponds de vous sauver la vie, et meme ele
V0·\1S
faire déclarer p-ar les juges le plus s·age .des hommes,
ainsi que vous l'avez été par l'oracle d'Apollon; il Re
s'agit que de me céder votre jeune pupille Aglaé, avcc
la
dot que vous lui donnez, s'eatend ·; nousfer0,Ns aisément
casser son mariage av,e.c Sopl;i.ronime. Vous jouirez
d\1ne viei11esse paisiblc et hono.rée
~
et les die.u~ c-t les
déesses vous béniront.
SOCRAT~.
Huissiers, conduisez-moi en prison sans tardcr
,da–
'vantage.
( On l'e1nmene.)
A.Nil TU.S.
Ce.t h@mme cs,t incorri.gible: ce n'est pasma faute; j'ai
fait mo:n devoiir, je n'ai ríen
a
me rcpm cher; il faut il' a–
b,andonne.r
a
son
s.e.ns·réprouvé, et le laisscr n1ouri.r i-m–
pé,ni
te,.n
t.
F I N U U S E C O N D ,\ C T ;E.