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SóCRATE.

A NI TUS.

Illustres et équitables juges, faites sortir Socrate.

( Mélitus fait un signe. On emmene Socrate. Anitus continue. )

Vous l'avez entendu, auguste aré()page , institu é par

le ciel; cet homme dangereux nie que le soleil tourne ,

et que vos charges soient de droit divin. Si ces horri–

bles opinions-se répandent, plus de magistrats, et plus

de sol eil: vous n'etes plus ces juges établis par les lois

fond amen tales de Minerve, vous n' etes plus l es maitres

d e l'État, vous ne devez plus·juger que suivant l es Jois;

et si vous d épendez des lois, v ous &tes p erdus. Puniss<>z

la rébellion, vengcz le ciel et {a ter re . .Je sors. Redoutez

la colere des dieux, si Socr<!_te reste en vi e.

( Anitus sort, et les juges opinen

t. )

UN JUGE.

Je ne veux point me brouiller avec Anitus, c'est un

hornme trap

a

craindre. S'il ne ·s'agissait que d es di eux ,

cncore passe.

u

N

Ju

GE ,

a

_celui

qui

vient de parler.

Entre nous, Socrate a raison; mais · il a tort d'avoir

raison si publiquement. Je 11e fais pas plus de cas 9-e

Céres et de Neptone que )ui; mais

il

ne d evait p as

dire devant tout l'ai:éopage ce qu'il ne faut dire qu'a

l'oreill e.

Ou

est le mal, apres tont, d'empoisooner un

philosophe: surtout qu and il est laid et vieux?

UN AUTRE JUGE.

S'il

y

a de l'injustice

a

coudamner Socrate , c'est

}'affaire d'Anitus, ce n'est pas la miennc; je mets tout

sur sa conscicnce; <l' ail1eurs il cst tard , on perd son

ternps. A la mort,

a

la

mort)

et qu'on n' en parle plu s.