3o4
SOCRATE.
L
E
GE O L
I E R,
ou valet des onze, apportant la tasse de
cigue.
Íenez,Socrate, voila ce que le sénat vous envoie.
XANTIPPE.
Quoi
!
maudit empoisonneur de la r épuhlique, tu
viens ici tuer mon mari en ma préseuce ! je te dévisage–
rai , monstre
!
SOCllATE.
Mon cher ami, je vous demande pardon pour ma
femme; elle a toujours grondé son mari; elle vous traite
de meme :
je
vous prie d'excuser cette petite viva.cité.
Donnez.
( II
prend le gobele~.
)
UN DES DISCIPLES.
Que ne nous est-il permis <le prendre ce poison ,
divin Socrate
!
par quelle horrible injustice nous e tes–
vous ravi? Quoi ! les criminels ont condamné le juste!
les fanatiques ont proscrit le sage ! Vous allez mourir
!
SOCRATE.
Non, je vais vivre. Voici le hreuvage de l'immorta–
lité. Ce n'est pas ce corps périssaMe qui vous a aimés,
qui vous a enseign és, c'est mon áme seule qui a véc u
avec vous; et elle vous aimera
a
jama is.
\
( n
veut boire.)
LE VALET DES ONZE.
11
faut auparavant que je détache vos chaínes, c'est la.
regle.
SOCRAT E .
Si c'est la regle , détach ez.
( 11 se gratte un peu la jambe.)
U N D E S DIS C IPLL:S.
Quoi ! vous souri ez?