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SOCRATE. ACTE
III,
SCENE IV.
qu'elle est, parce qu'ellc n'opprime que moi. Si cetre
injnstice eut été commise envers un autre, j'aurais com–
hattu. Je vais mourir : rn ais l'ex emple d'amiti é et de
grandeur d'áme qu e vous donnez au monde ne périra
ja
mais. Votre vcrtu l'emportc sur l e e rime de ceux qui
rn'ont accusé. J e béni s ce qu'on app ell e mon malheur ;
il
a mis an jour tout e la forc e de votre b elle ám e. Ma
cb ere
Xantippe, soyez h eureuse; et songez qu e pour
l'e tre il faut domter son hum eur. Mes dis cipl cs bien–
aim és , écoutez touj ours la
voix
de la philosophie qui
mepris e les persécutcurs, et qui prend piti é des
fai–
blesses humain es ; et vous , ma fille Aglaé , mon fils So–
phronime, soyez toujours semblahles
a
vous-memes.
AGL.AÉ.Que nous sommes
a
plaindre de n'avoir pu mouri r
pour vous!
SOCltATE.
Votrevie estpréci euse, la micnne est inutile: recevez
mes tendres et derniers adieux. Les portes de l'éternité
s'ouvrent pour moi.
XANTIPPE.
C'était un grand homme, quand
j'y
son ge! Ah! je vais
soulever la nation, et manger le cce ur d' Anitus.
SOPH
llONI ME.
Puissions-nous élever des temples
a
Socrate, si un
homme en mérite
!
CRITON.
Puisse au rnoins sa sagesse apprendre aux hommes
que c'est
a
Dieu seul que nons devons des temples !
FIN
DU
TROISIEME
ET
DERNIER AC T E ,