ÉPITRE
Mais il ne faut pas laisser ce soin
a
la postérité;
iLfaut avoii· le courage de dire
a
son siecle ce que
nos coutemporains font de noble et d'utile. Les
justes éloges. sont un parfum qu'on réserv.e pour
emhaumer les m0rts. Un homnie fait du bien, on
étouffe ce bien pendant qu'il respire; et si on en
, ,parle, on l'exténue, on le défigure : n'est-il plus,
on exagere son mérite pour abaisser ceux · qui
vivent.
Je veux du moins que ceux qui pourront lire
ce petit ouvrage sachent qu'il
y
a dans Paris plus
d'un homme estimable et malheureux secouru par
vous; je veux qu'on sache que, tandis que vous oc'""
cupez votre loisir
a
faire revivre, par les soins les
plus couteux et les plus pénibles, un art utile,.
perdu dans l'Asie qui !'inventa, vous faites renaitre
un secret
plus
ignoré, celui de soulager par vos,
hienfaits cachés la vertu indigente
(1).
torture. Tous ces changements se son't faits,
a
la
vérité, lentemen.t,
a-
demi, et comme si l'on etlt voul,u prouver, en les fesant, qu'on
suivait non sa propre raison, mais qu'on cédait
a
l'io;ipulsion ir–
résistible que M. de Voltaire avait donnée aux esprits.
La tolérance qu'il avait tant prechée s'est étahlie, peu de temps
apres sa mort, en Suede et dans les États héréditaires de la maison
d'Autriche; et, quoi qu'on en dise, nous la verrons bientot s'éta-.
blir en France.
E-r)
M. Je comte de Lauraguais avait fait une pension au célebre
clu Marsais, qui, sans lui, eut tra1né sa vieillesse dans
la
misere.
Le
gouvernement ne lui donnait aucun seconrs, ·parce qu'il était
souVionné d'étre janséniste , et meme d'avoir écrit en faveur dt1;
~ouveruement contre les prétentjons de la cour de Rome.