AC1'E III,
SCENE
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S-0
C
R.
ATE.
Je souris en réfléchissant q~e le plaisir vi"ent de la
douleur. C'est ainsi que la _félicité éterne1le n~ltra des
miseres de cette vie (
1).
( 11 boit,)
CRITON.
Ilélas ! qu'ave1..-vous fait ?
XANTIPPE.
Hélas
!
c' est pour je ne sais combien de discours
r idicules d e cette espece qu'on fait mourir ce panvre
homme. En vérité, mon mari , vous me fend ez l e
cceur, et j'étranglerais tous les juges de mes mains. Je
vous grondai,5, mais je vous aimais; et ce sont des
gens polis qui vous empoisonnent. Ah, áh ! mon cher
mari, ah!
.S OCRA'.l' E.
Calmez-vous, ma bon n e Xantippe : ne pleurez point
1
mes amis: il ne si ed
pas
aux disciples de Socrate de
ré..–
pandre des larmes .--
C RITO
N.
Et peut-on n'en pas verser apres cette sentence
af–
freuse, apres cet empoisonnement juridique, ordonn é
par des ignorants p ervers qui ont acbcté cinquante mille
drachmes le droit d'assassiner impunément leurs· con..
citoyens?
(
r)
J'ai
pris la liberté de retrancher
iGi
deux pages entieres du
beau sermon de Socrate. Ces moralités , qu'i soot devemtes lieux
communs, sont bien ennuyeuses. Les honnes gens qui ont cru
qu'il fallait faire pader Socrate long-temps ne connaissent ni le
creur humain ni le th éa tre.
S emper ad e11e1úwnfestinat:
voila
la
grande regle que M. Tho1i1pson a observée.
ThM~
~
~