ACTE II,
SCENE
IV.
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SCENE IV.
XANTIPPE,
seule.
LE
vieux fou ! il faut que je l'estime malgré moi; car,
apres tout, il
y
a je ne sais quoi de grand dans sa folie.
Le sang-froid de ses extravagauces me fait enrager.
J'ai beau le gronder , je perds mes peines. 11
y
a
trente ans que
je cri e apres lui; et quand j'ai bien
crié, il m'en impose, et je suis toute confondue: est-ce
qu'il
y
aurait dans cette ame~la quelqne chose de supé–
rieur
a
la mienne?
SCENE V.
XANTIPPE, DJ~UXA.
D RIXA.
EH
bien! madame Xantippe, voila comme vous etes
mattresse chez vous! Fi ! que cela est lache de se laisser
gouverner par son mari ! Ce maudit Socrate m'enleve
done ce beau gar<son dont je voulais faire la fortune
!
ll
me le paiera, le tra1tre.
XANTJPPE.
Ma pauvre madame Drixa, ne vous facl1ez pas contre
mon mari; je me suis assez facbée contre lui: c'est un '
imbécille, je le sais bien; mais dans le fond c'est bien l e
meillrnr cceur du monde : cela n'a point de malice; il
fait toutes les sottises possibles sans
y
entendre fin esse,
et avec tant de probité, que cela désarme. D'aillcurs il