Previous Page  301 / 450 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 301 / 450 Next Page
Page Background

ACTE II, SCENE II.

281

morts? Votre pere, Aglaé, que je regardaís cómme

la

moitié de moi-meme , ne m'a-t-il pa-r ordonné de

vous traiter comme ma fille? je lui obéis ; je trahirais

l'amitié et la confiance, si je fesais moins. J'ai accepté ·

son testament, je 'l'exécute; le peu que je vous donne

est inutile

a

ma vieillesse, qui est sans bcsoins. Enfin,

si j'ai dt1 obéir

a

mon ami, vous devez obéir

a

votre

pere: c'est rnoi qui le snis aujourd'hui; c'est moi qui,

par ce nom sacré, vou~ ordonne de ne me pas accabler de '

douleu r en me refusant. Mais retirez-vous, j'aper1sois

Xantippe. J'ai mes raisons pour vous conjnrer de l'évi–

ter dans ces moments.

AGLA

É.

Ah, que vous nous ordonnez des choses cruellcs

!

SCENE

111.

SOCRATE, XANTIPPE.

XANTIPPE.

VRAI:MENT, vous venez de faire

fa

un beau chef-d'reuvre;

par ma foi, man cher mari, il faudrait vous interdire.

Voyez, s'il vous plaí't, que de sottises! Je promets

Aglaé au pretre Anitus, qui a du credit parmi les

grands; je promets Sophronime

a

cette grosse mar–

chande Dri~a, qui

~

du crédit chez le peuple; et vous

mari ez vos deux étourdis ensemble pour me faire rnan–

quer

a

ma parole; ce n'est pas assez, vous les dotez de

la plus grand·e partie de votre bien. Vingt mille drach–

me.s ! justes dieux, vingt mille drachµies

!

n'etes-vou~

pas honteux? De quoi vivrez-vous

a

l'age de soixante et