ACTE II, SCENE II.
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morts? Votre pere, Aglaé, que je regardaís cómme
la
moitié de moi-meme , ne m'a-t-il pa-r ordonné de
vous traiter comme ma fille? je lui obéis ; je trahirais
l'amitié et la confiance, si je fesais moins. J'ai accepté ·
son testament, je 'l'exécute; le peu que je vous donne
est inutile
a
ma vieillesse, qui est sans bcsoins. Enfin,
si j'ai dt1 obéir
a
mon ami, vous devez obéir
a
votre
pere: c'est rnoi qui le snis aujourd'hui; c'est moi qui,
par ce nom sacré, vou~ ordonne de ne me pas accabler de '
douleu r en me refusant. Mais retirez-vous, j'aper1sois
Xantippe. J'ai mes raisons pour vous conjnrer de l'évi–
ter dans ces moments.
AGLA
É.
Ah, que vous nous ordonnez des choses cruellcs
!
SCENE
111.
SOCRATE, XANTIPPE.
XANTIPPE.
VRAI:MENT, vous venez de faire
fa
un beau chef-d'reuvre;
par ma foi, man cher mari, il faudrait vous interdire.
Voyez, s'il vous plaí't, que de sottises! Je promets
Aglaé au pretre Anitus, qui a du credit parmi les
grands; je promets Sophronime
a
cette grosse mar–
chande Dri~a, qui
~
du crédit chez le peuple; et vous
mari ez vos deux étourdis ensemble pour me faire rnan–
quer
a
ma parole; ce n'est pas assez, vous les dotez de
la plus grand·e partie de votre bien. Vingt mille drach–
me.s ! justes dieux, vingt mille drachµies
!
n'etes-vou~
pas honteux? De quoi vivrez-vous
a
l'age de soixante et