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l ,

ACTE I,

S·CENE

VI.

277

sublime,

digne d'a.voir été élevée par Socrate; une pau–

vreté noble et laborieuse est l'état naturel de l'homme.

J'aurais voulu vous offrir un tróne: mais si vous daignez

vivre avec moi, notre pauvreté respectable est áu-dessus

du

tróne de Crésus.

SOCR ATE.

Vos señtiments me plaisent autant qt1'ils m'attendris–

scnt; je vois avec transport germer dans vos carnrs cette

vertn que j'y ai semée. Jamais mes sóins n'ont été rnieux

récompensés; jamais mon esperance n'a été plus remplie.

Mais, encore une fois, A.glaé, croyez-moi, ma femme

vous a mal instruite. Vous etes plus riche que vous ne

pensez. Ce n'est pas

a

elle, c'est

a

moi que votre pere

vóus a confiée. Ne peut-il pas avoir laissé un bien que

Xantippe ignore?

AGLAÉ.

Non, Socrate; il <lit précisément dans son testament

qu'il me laisse pauvre.

SOCRATE.

Et moi je vous dis que vous vous trompez, qu'il vou s

a

laissé de quoi yivre he ureuse avec le vertueux Sophro–

ni

me, et

qu'il

faut que vous veniez tous deux sign er le

contrat tout-a-l'heure.

SCENE VII.

SOCRATE, XANTIPPE,

AGLAE,

SOPHRONIME.

XANTIPPE.

ALLONs, allons , ma fillc, ne vous amusez point aux

visions de mon mari : la philosophie est fort bonne,