l ,
ACTE I,
S·CENE
VI.
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sublime,
digne d'a.voir été élevée par Socrate; une pau–
vreté noble et laborieuse est l'état naturel de l'homme.
J'aurais voulu vous offrir un tróne: mais si vous daignez
vivre avec moi, notre pauvreté respectable est áu-dessus
du
tróne de Crésus.
SOCR ATE.
Vos señtiments me plaisent autant qt1'ils m'attendris–
scnt; je vois avec transport germer dans vos carnrs cette
vertn que j'y ai semée. Jamais mes sóins n'ont été rnieux
récompensés; jamais mon esperance n'a été plus remplie.
Mais, encore une fois, A.glaé, croyez-moi, ma femme
vous a mal instruite. Vous etes plus riche que vous ne
pensez. Ce n'est pas
a
elle, c'est
a
moi que votre pere
vóus a confiée. Ne peut-il pas avoir laissé un bien que
Xantippe ignore?
AGLAÉ.
Non, Socrate; il <lit précisément dans son testament
qu'il me laisse pauvre.
SOCRATE.
Et moi je vous dis que vous vous trompez, qu'il vou s
a
laissé de quoi yivre he ureuse avec le vertueux Sophro–
ni
me, et
qu'il
faut que vous veniez tous deux sign er le
contrat tout-a-l'heure.
SCENE VII.
SOCRATE, XANTIPPE,
AGLAE,
SOPHRONIME.
XANTIPPE.
ALLONs, allons , ma fillc, ne vous amusez point aux
visions de mon mari : la philosophie est fort bonne,