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L'ORPHELIN DE LA

CHINE.

Sur cct enfant, madame, expliquez-vous sur l'henre ,

Instruisez moi de tout, r épondez, ou qu'il meurc.

ID.AMÉ.

Eh.bien

!.

mon fils Femporte, et si, dans mon malheur ,

L'aveu que la nature arrache

a

ma, douleur

Est encore

a

vos yeux une offense nouvelle;

S'il faut toujours du sang a votre ame cruelle,

Frappez ce triste cceur qui céde a son effroi,

Et sauvez un mortel plus généreux que moi.

Seigneur,

il

est trop vrai que notre auguste maltre,

Qui, s~ns vos seuls exploits, n'eut point cessé de l'etre ,

A remis

a

mes mains, aux mains de mon époux,

Ce dépót respectable

a

tout autrc qu'a vous.

Seigneur, assez d'horreurs suivaient votre victoire ,

Assez de cruantés ternissaien

t

tant de gloire;

Dans des fl euves de sang tant d'innocents plongés,

L'empereur et sa femme, et cinq fils égorgés,

Le fer de tous cótés dévastant cet empire,

Tous ces champs de carnage auraient dt1 vous suffire.

Un barbare en ces

lieux

est venu demander

Ce dépót précieux que j'aurais du garder,

Ce fils de tant de rois, notre unique espérance.

A cet ordre .terrible ,

a

cette violence,

Mon époux, inflexible en sa fidélité,

N'a vu que son devoir, et n'a point hésité;

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a livré son fils.

La

nature outragée

Vainement déchirait son ame partagée;

Il imposait silence

a

ses cris douloureux.

Vous deviez ignorer ce sacrifice affreux:

J'ai dú plus r especter sa fermeté sévere;

Je devais l'imi ter: mais en fin je suis mere;

lVfo n

ame es t au-dessons d' un si cruel effort :