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ACTE III,

SCENE

IV.

22 1

11 me faut un ami; je n'en eus point encore;

Mon creur en a besoin.

OCTAR.

Puisqu'il faut vous parler ,

S'il

est des ennemis qu'on vous doive immoler ,

Si

vous voulez couper d'unc race ·odieuse,

Dans ses derniers rameaux, la tige dangereuse,

Précipitez sa perte;

il

faut que la rigueur,

Trop nécessaire appui du trone d'un vainqueur ,

Frappe sans intervalle un coup sdr et rapide:

C'cst un torrent qui passe en son cours homicide;

Le temps ramene l'ordre et la tranquillité;

Le peuple se fac;onne

a

la docilité.

De ses premiers malheurs l'image est affaiblie;

Bientot il les pardonne, et meme

il

les oublie.

Mais lorsque goutte

a

goutte on fait couler le sang ,

Qu'ou ferme avec lenteur, et qu'on rouvre le flanc ,

Que les jours renaissants ramenent le carnage,

Le désespoir tient lieu de force et de courage,

Et fait d'un peuple faible un peuple d'enuemis,

D'autant plus dangercux, qu'ils étaient plus soumis.

G-ENG-1S.

Quoi

!

c'est cette Idamé

!

quoi

!

c'est la cette esclave ?

Quoi

!

l'hymen l'a soumise au mortel qui me br~ve ?

OCTAn.

Je conc;ois que pour elle il n'est point de pitié ;

Vous ne lui devez plus que votre inimitié.

Cet amour, di tes-vous, qui vous toucha pour ell e ,

Fut d' un feu passager la légerc étincelle :

Ses imprudenti refos, la colere et l e temps

En ont éteint dans vous le restes languissauts ;