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L'ORPHELIN DE LA. ·CHINE,
Elle n'est
a
vos yeux qu'une femme coupable,
D'un criminel obscur épouse méprisable.
GENGl'S.
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en sera puni; je le dois, je le veux;
Ce n'est pas avE;_c lui que je suis généreux.
Moi laisse/ respirer ua vaincu que j'abhorre !
Un esclave ! un rival!
OCT_AR.
Pourquoi vit-il encare?
Vous etes tout-puissant, et n'etes point vengé !
GENGI
S.
Juste ciel !
a
ce point mon cceur serai t changé
!
C'est ici qne ce cceur connaitrait les alarmes,
Vaincu par la bcauté, désarmé par les larmes,
Dévorant mon dépit, et mes·_soupirs honteux !
Moi , rival d'un esclave ., et d'un esclave heureux !
Je souffre qu.'il respire, et cepen dant on l'aime !
Je respecte ldamé jusqu'en son époux meme;
Je
crains de la blesser en enfon9ant mes coups
Dans le cceur détesté de cet indigne époux.
Est~il b'ien vrai que j'aime? est-ce m9i qui soupire?
Qu'est-ce done que l'amour? a-t-il done tant d'empire?
OCTAR.
Je n 'appris qu'a combattre,
a
marcher sous vos lois;
Mes· chars et mes coursiers, mes fleches, rnon carquois,
Voila mes passious et ma .seule science :
Des caprices du cceur j'ai peu d'intelligence;
Je connais seulement la victoire et nos mceurs :
Les captives toujours ont suivi leurs vainqueurs.
Cette délicatesse importune, étrangere)
Dément vo.tre fortune et votre caracterc.