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L'ORPHELIN DE

LA .CHINE.

Je vois un peuple antique, industrieux, immense.

Ses rois sur la sagesse out fon dé" lenr puissance,

De leurs voisins soumis, heureux législateurs,

Gouvernant sans conquete , et régnant par les mreurs.

Le ciel ne nous donna que la force en partage;

Nos arts sont les combats, détruire est rÍotre ouvrage.

Ah! ,de quoi m'ont servi tant de succes divers?

Quel fr~it ~e revient-il des pleurs de l'univers?

Nous rougissons de sang le char de la victoire.

Peut-etre qu'en effet il est une autre gloire

~

Mon creur est en secret jaloux de leurs vertus;

Et, vainqueur, je voudrais égaler les vaincus.

O CTAR.

Pouvez-vous de ce peuple admirer la faiblesse?

Quel mérite ont des arts e~fants de la mollesse,

Qui n'.ont pu les sauver des fers et de la mort?

Le faible est destiné pour servir le plus fort:

Tout cede sur la terre aux travaux, au courage;

• Mais c'est vous qui cédez, qui souffrez un outrage,

Vous qui tendez les mains, malgré votre courroux,

A

je ne sais quels fers inconnus parmi nous;

Vous qui vous exposez

a

la plainte importune

-De ceux dont la .valeur a fait votre fortune.

Ces br~ves compagnons de vos travaux passés

.Verront-ils tant d'hon'neurs par l'am~mr effacés?

Leur grand creur s'en indigne,etleursfronts en rnugissent;

Leurs clameurs jusqu'a vous par ma voix: retentissent :

Je vous parle en leur nom comme au nom de l'Etat.

Excusez un Tartare, excusez un sol<lat

Blanchi sous le harnois et dans votre service,

Q~i ne peut supporter un amoureux caprice,

Et qui montre la gloire

a

vos yeux éblouis.