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L'ORPHELIN DE LA CHINE.

· Du dieu que nous servons iJs sont la vive image;

Nous leur obéissons en tout temps, en tout age.

Cet cmpire détruit, qui dut etre immortel,

Seigneur, était fon dé sur le droit paternel,

Sur la foi de l'hymen, sur l'honneur, la justice,

Le resper.t des se~·ments; et, s'il faut qu'il périsse ,

Si le sort l'abandonne

a

vos heureux forfaits,

L'esprit qui l'anima ne périra jamais.

Vos destins son

t

changés, mais le mien ne peut l'etre~

GEN GIS.

Quoi

!

vous m'auriez aimé

!

IDAMÉ.

C'est

a

vous de conna1tre

Que ce serait encore un·e raison de plus

Pour n'attendre de moi qu'un éternel refus.

Mon hymen est un nceud formé par le ciel meme :

Mon époux m' est sacré; je dirai plus, je l'aime.

Je le préfere

a

vous; au treme'

a

vos grandeurs.

Pardonnez mon aveu, mais respectez nos mceurs.

Ne pensez pas non plus que je me'tte ma gloire

A remporte~· sur vous cette illustre victoire.,,

A braver un vainqueur,

a

tirer vanité

De ces justes refus .qui ne m'ont point couté

:

Je remplis mon devoir, et je me rends justice ;

Je ne fais point valoir un pareil sacrifice.

Portez ailleurs les dons que vous me proposez,

Détachez-vous d'un cceur qui les a méprisés;

Et puisqu'il faut toujours qu'Idamé vous implore ,

Permettez qu'a jamais mon époux les ignore.

De ce faible triomphe il serait moins flatté

·Qu'indigné de l'outrage a ma fidélité.