ACTE IV, SCENE IV.
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GEN GIS.
II sait mes sen'timents, madame; il faut les suivre
i
11 s'y conformera, s'il aime encore
a
vivre.
ID AMÉ.
U en est incapable; et si dans les tourments
La douleur égarait ses nobles sentiments,
. Si son
ame
vaincue av;ait quelque mollesse,
Mon devoir et ma foi souticndraient sa faiblesse ;
De son creur chancelant je deviendrais l'~ppui,
En attestant des nreuds déshonorés p.a-r luí.
GENGIS.
Ce que je viens .d'entendre,
o
dieux, est-il croyahle?·
Quoi ! lorsqu'en'vers vous-meme il s'est rendu coup.tble,
Lorsque sa cruau té, par un barbare effort,
Vous arrachant un fils, l'a conduit
a
la mort
t
ID
AMÉ.
11
eut une vertu, seigneur, que je révere:
11
pensait en héros, je n'agissais qu'en mere ;
Et si j'étais in juste assez pour le ha'ir,
Je me respecte.assez pour ne le point trahir.
GEN GIS.
Tout m'étonne dans vous; mais aussi tout m'outrage
=
J'adore avec mépris cet ex ces de courage;
Je vous aime encor plus quand vous me résistez;
Vous subj uguez mon creur, et vous le révoltez.
Redoutez-moi; sachez que, malgré ma faiblesse ,
Ma fureur peut aller plus loin que ma tcodresse.
IDA.l\.IÉ.
Je sais qu'ici tout tremble ou périt sous vos coups.:
Les lois ·vivent encore, et l'emportent sur vous .