JU
I
larynx,
a
la langue, & aux autres panies de'
l:t
tete.
JU I
JUIFS.
[.
tn.
Peuple aveuglé, obíl:iné, _qui
fo
vahee
d'ecre la femence d'Abraham , &
[e
glo11fie du Cceau
de la Circonciíion qui lui a éré donné, & qui ne
voulanc poim reconno1tre J1:sus:-CHR
1
ST_
pon~ 1~
Mellie
l'accend rou¡·ours. Les Jmfs Com dtfperfcs a
,
e
'
Reme, Ven ife , Vvorms , Mees, Francron aupres
du Mein Amíl:erdam, & en pluíieurs Places de Po–
logne , de Boheme , &c. & ils y on~
leurs Syna–
gogues' , ou ils ont accofuumé _de pner enfemble,
& d'enrendre la leé\:ure de la
101.
lis y encrenc avec
grande reverence a·pres s'~rre lav és & avoir grané
Ieurs fouliers
a
nh fer qui eíl: fermc devane chaque
SynaaóITT.ie.lls s'inclinent devane l'
Arehe ouleur
Ioi e&'c~nfervée ,
&
font obligés a un
cem.innom–
bre de priercs qu'ils doivent lire dans I_eurs livre~.
Ceux qui ne pcuv enc lire pi'étenc l'ore1lle accenu–
vemenr,
&
di[ent
Amen
quoiqu'ils n'emend ent pas
ce qu'on lit, leu r Lichurgie éramen ancietl Hebreu
que forc peu d'enrre eux e n~endem. lis pron~ncenc
pluíieurs cources ben edié\:ions qm fon t fmv1es de
quelques co.urres prieces, & parce qu'ils ne peu~enc
facrifier comme érant bannis de Jerufalém , q ui eíl:
le lieu ordonné pour
le
Sacrifice , ils lifen_t la loi ,
qui en faic mention , avec quel que declaraao n rou–
chant cerce loi
, cirée du T almud qu'ils n'enren–
denr pas. l is prient pour le récabliffeme~ t d~. Jern–
fa lem , & pour leur rerour en ce p~ys-la q u ils ar–
rendenc tous les jours, & quand ils chanren c on
pro noncem ces paroles,
E co11u z., ,ff,-a'él,
le
S eigneur
notre D ieu
~(I
1m jeul D ieu,
ils roumenc la rece vers
les quarre coins du monde , voulanr marquer q ue
Dieu e!t Roi par rour ,
&
faure nc crois fois en pro –
nonc;anc celles-ci,
S aint, Slfint, Sainreflle Seig11mr
de S"abbaot h,roure la tare eft pleine de
fa
S11inrer f.
lis
tien .enr que cel ui q ui par e lorfqu·¡¡ prienc , man–
gera des ch arbons ardenrs quand il [era more , &
di[enrn ne éxecrab le priere conrre rous les
hré–
ri ens,
&
conrre les Ju1 fs q ni font bapci[és. lis prie nr
debout & retrou íles . ayanrl a vue du coté de
J~–
rufalem , & merrent la main Íur leur creur en ba1l–
fant lenr tete. lis Conenc de
l:i.
Synagogue a recu–
lons , ayam rot1¡ours les yeux roumés du coté de
1'Arche, & ils fo rrenr doucemenc pour ne paro1rre
pas las de prier. C'tíl: faire un grand peché , fc:lon
eux, que de rouíler' baillcr ' ou cracher pendant
qu'on prie. Su r les cinq heures aprc::s midi , le Por–
tier de la Synagogue les viene avtrrir 'de fe trouvc r
a
la priere du Coir. Lorfqu'ils fon c venus ils com–
mencenc leurs prieres par ces paroles ,
B ienheureu.--.:
fan t ceux qui demeurent en ta m11ifo n.
Le Leé\:cur
ayant chanté ou lu quelques P[eaumes, & la moi–
tié de la priere qu 'ils nomment
K.
addesh
,
& rome la
Synagogueayanr diedix- hnit prieres [elon le nom–
bre des os qui Conc au dos de
l'homme , il q uiete
fon pupitre ,
&
íe jene
a
genonx devane I'Arche,
merraoc
fa
main gauche Cous
fa
face ,
a
caufe de ces
paroles de l'Ecrirure ,
Sa main uauche eft fous ma
t éte
,
le penple fait la memc chofe , & il s difenc
le íi xiéme Pfeaume, ayanc les yeux couvercs &
abaiffés vers la cerre. Leurs prieres du fo ir écant
'1chevées, ils attendent un peu , & commencenc
~ell es de la nuir , pour ~e pas revenir apres [~nper
a la Synagogue. Sil arnve que quelqu'un a1t un
differend avec Con prochain, il prend le livre de la
Lirnrgic & le ferme , en frappant deffus av ec fes
mains , pour faire conno1cre qu 'il ne veur plus prier
:av:mc qu 'il
[e
Coic reconcilié avec celui qu'il croic
JUI
lui vouloir du mal. Quanc a leur maniere d'obter–
ver_le Sabbath, ils préparehtle Vendredi tour ce
qu'ils doivent manger & boire le Samedi ,
a
caufe
que Moffe alloiccommartdé aux I[rae!ires d'amaiTer
le íi_xiém'e jour amane de manne qu'il leur en fau–
drou pour _le Sepciéme. S'il
y
a ¡:ilus de travail que
les domefüques n'en peuvenc fa1re avanc le Sab–
ba~h, les Ma1rres, de quelque qualiré qu'ils foienc,
t!01venc leur aider, amremenc·ce [eroit violer un
jour íi fainr. lis lavenc leur tete, leurs mains &
leurs-pié?,' & co~penc leurs ~mgles en comn1en;ant
au quacneme· do1gc de la mam gauche.
11
fauc bruler
ou enrerrer ces rognures & ne pas marcher deíli.1s.
lis changencd'habirs , aiguiíenr leurs cofueaux ,
&
nerroyenc toúr en leurs maifons , les hommés ayanc
fom de rafer leur barbe , & les femmes de peianer
leur tete. Ce fonr elles qui allument leur lun~ere
du Sabbat avanc que le Soleil [e couche,
a
caufe
que la premiere femme, en défobé"iílanc
a.
Dieu
a
éceinr la lumiere des hommes. Lturs cables dem;u-
7e nc couverres pendanc tout le jour du Sabbac, &
1\s o~c accout~mé de l'allonger en
y
ajouranc une
r arni: d~ celtll du travail, afin que les ames puif–
!ent avo1r quelque liberté dans le Purgacoire ,
011
ils croyenc qu'elles
Ce
rafr a·ichiffenr dans l'eau pen–
dant ce rems- la. lis commencenc cerce Fece avec
du vin con íacré & deux pains, en memoir~ de la
dou ble porrion d e manne qu'on am:-.ffoit avant le
Sabbar.
11 .
y a fepr hommes q ui leur lifenc fept d~
leurs chap1tres dans leur Sy nagogue. Ces homrries
en_rrenc par une porte & fortenr par une autre.
lis
pnenc pour
les ames de ceux quionr violé le Sab~
bar , le[quellcs éranc dans l'enfer Conc cellemeoc
fou lagées par la , qu'elles [e peuvent rourner d 'un
coré íur l'autre.Lcur [erv ice Divi n ne dure pas plus
de íix heu,res, ce qui fe rapporce a nocre mid i, &
apres cen e heure la , leur loi le ur défend de jeü-·
ner
&
de prier. Apres midi ,ils parl enr d e leurs
affaires du monde , & recournenc le Coir
a
leur
ynagoeue. lis fini ífenc leur Sabbat avec des Can•
nques ,
&
prienc qu'Elie veuille hacer fa cour[e,
afi n q u'il leur puiffe donn er connoiífance de celle
d u Meliie. Alors un des plus riches allume une cor–
che_ ,
&
lr~na1_1t d'une main une boc~e d'argeh t
pleme d ep1cenes , & une coupe pleme de vin
de l'a1me ,
il donne
pluíieurs benediél:ions
a.
Dieu a caufe des bienfaics de la lumiere, du vin ,
& des épiceries. Ils fonc encore quelques ridk ules
cris , & commencenc la Cemaine. ~el ques-uns
!avene lturs yeux
&
leur face av ec ce vio confacré,
les aurres en arrofem leurs maifons concre rouces
forces de fortileges , & ils (eme
nr lesépiceries pout
ne pas s'évanouir quand une d e leu.rs ames [e [epa–
re , car ils croyent en avoir deux pendanr le Sab–
bach. Si un J uif éroi~ Curpris en un jour íi fainc
parmi eux dans quelqne voyage , il fauc qu'il s'ar–
rcre au lieu ou il eíl:, für-il au milieu d'une cam–
pagne ou d'un bois, & meme en danger du plus
facheux acc idenc. lis prenn enc grand Coin de ner–
royer leurs maifons ,
&
de bien laver leurs meubles
crois jour, avanr la celebracion de la Pague. La
nuit avanr qu'elle arrive , ils balienr par tout dans
leurs maifons , & cherchenc dans rous les coins vec
des chandelles de cire les, mienes d e pain levé que
les Couris peuvenc avoir tmporrées , & qu'ils aar–
d enc jufqu'au lendemain pom les bruler. S'ils ;'en
crouvenc poinc , ils en jeccenr un peu en bas cout
exprc::s, afin de n'avoir pas travaillé& prié en vain.
Ils ont grande attention
a
moudre &
a
pafo·ir leurs
pains fans levain. Le blé doit ecre moulu crois fois
avant qu'on le cui[e,
&
il fam que la meule de
moulin foit bien nenoyée de tomes les farines d'au.