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K

KAD

ADRIS.

{.

m. S'Orte de Reli–

gieux Turcs ,'appellés ainfi de

lem: Fondareur Abdul Kadri

Ghilani, que

fa

íage/Ie

&

fon

abHinence avoienr mis en gran–

de répuracion. Il naquir en

l'J:---!egire de Mahomec

561.

&

mourut en l'année

657.

Son

rombeau eíl: hors des portes de

'~a?ylone, ot't vont en pelerinage la plí'tpartd~ ceux

·qui fo'hc,profeílion de fon O·rdre. Leur nov1c1ar eíl:

un novic1al: de jeune & d'ab-íl:inence qu'ils fonr obli- .

-gés de faire par degrés. Ainfi. loríqu'ils

y

encrenr ,

-on

leur donne un petic fouer de bois de íaule, qui

peíe quarre cens drachmes érant frais cneilli. lis le

,porcem pendu

a

lear ceinmre,

&

reglcmt ' chaqoe

jour la nourrimre qu'i-ls prennent íelon le ,poids de

·ce fouct , de force que leur p-orcion de pam dimi–

'lllle a meíure qu'il

[e

deffech1:

&

qa'il -devienr plus

leger. Omre les Prieres ordinaires des Tares qai les

font cinq fois le jour , il

y

a obligarion pour les

Ka–

dris de paíler la nuir enciere , ou au moins la meiI–

leure parti:e, a rourner en rond au fon q'une perite

flíhe, en pronónc,ant fans celfe le mor

J-Iai,

qui fi–

gnifie Vivant,

&

qui eíl: l'un des acr.:ibuts

de;:

Dieu~

lis

[e

prennent rous par la main ,

&

r'eperenr.

íi

íou–

venr

ce mor

&

rournem en rond avec rant de vehe–

mence que la plí'tparr rombem for la place comme

mores

·&

íans aucun mouvemenr, ce qu'ils fonr a

l'imiracion de leur M-aicre, qui dans ce violem exer–

cice s'ouvroit li::s veines de la poicriQe d'ou il jail–

li:/Ioir du ía11g qui marquóit le mor

H ai,

co'ncre la

innraille. Ceux qui foncaHéfs robuíl:es p.our

.y

pou–

voir refiíl:er prennem ceux qui fom combés , & les

·emporcent da·ns une chambreou ils les couchenr juí–

·qu'a ce que

lenrs

eíprirs foient revenus.

lis

daníent a iníi cous les Vendredis la nuit, & afin de

pouvoir achever cecee ridicule daníe ayee plus dé

force & de vigueur , ils obcienncnr aíles fouvent

. permiílion de lenr Superieur, de s'enyvrer ou de

·s'écomdir avec de l'ean de vie, de l'upium & aúcres

,:lrogues femblables.Chacun d'eux efl obligé de fai–

re une fois l'année une recraice parciculiere de qua–

canee jours dans une petire cellule oú perfonne ne:

les voit. Ils s'appliquenc pendanc ce tems- la. a la

medication ,

&

a obíerver les íonges qu'ils fonc

dom ils rendent compce eníuite au Superieur qui les

explique a

fa

mode, & ' qui prérend pouvoir de–

viner par-la les choíes formes. Il s peuverit íe ma–

rier, & o.n les fait forcir du Couvent quand..cela ar–

rive. Il lenr eíl: p'ermis d'e poner cel habir qu'ils v-eu–

lent, mais pour fe faire conno1cr'e ils

y

meüent des

boutons noirs. Ceux qui vivem dans le Couvenr

onc toíijonrs les piés nuds,

&

ne íe raíenc, ni ne íé

·couvrem la rece. Ils portent une couvenure bl an–

·che d'un drap fon gros,

&

fonr ordinairemenr a/lis

comme les aucrcs Religieux

M

ahomecans, la rece

bai /I_ee

&

h:

nés íur la poicrine. lis diíenc gu'i.!s fe

ciennenc en cene poíl:ure afin de n'avoir poi'nc de

diíhaél:ions lorí¿1u'ils medicent , n'écanc point f~ap–

p és dans,cecce füuarion par les objecs charnels. Les

Superieurs du Couvent de cet Ord're , enfeigr.enc

Tome I

1

KA

i.

a. leurs Difci:ples u'ne certa:ine Priere .qu\ls leur

.d1íenc tout basa l'oreille, aún qu'~lle ne íoic encen–

-<lue de:perfonne.

ns

fonc obligés de la dire

Bf

de ,la

i:epeter fans ·1ncerm1ffion , ·fice n'eíl: aux heures deí•

dnée; a fatisfaire aux beíoins dé la namre,

&

ils

a/Iurent que ía vertu eíl:

{j

grande que par le moyen

de·cene Priere, ils jouiffent de la vue de Dieu.

lis

ont un Couvent

a

Tophana dans Con!lantinople.

lis raconrent d' Abdul Kadri Ghilani leur Maitre,

qu'écanr -alié a Babylone pour

y

demenrer , les

·Sancons de cette Ville-la allerent au-devanr

de

lui,

l'un d'eúx cenanc a ía main un .plat rempli d'eau,

·afin de l-ui

fai~e enrendre , que comme l'on ne

·pouvoic rien mettre de plus dans ce ·plat , qui écoic

plein juíqu'au bord, leur Ville étoitft pleine d' hom:.

mes í~a'vans & de Religieux, qu'il n'y avoÍt poinc,

·de p

1

ace pom lui.

11

leva d.'.abord les mains au C iel,

&

enínire íe bailfanc il ramaífa une feuille de r~íe

'qni éroit a ,cerre ,

&

la mic dans un piar ou éroic

l'eau, leu~ faiíanc voir qu'elle

y

trouvoic place ,

·quoiqu'il füt tou'c plein. Cela pamt fi íngeniemc

a ces groffiers ·Babyto·niens qu'ils le regarderenc

comme un prodige de íagelfe,

&

l~ menerenc en

criomphe dans leur Ville , ou ils le firenc Superie·ur

-de cous lel'lrs Ordres Religieux.

KAE

KA

E

I.

[.

m..

Ar,bre haur & épais , qui éro1t 'au

Pa'is

des Noirs, & dom on emploie l'écorce & les

feuilles d¡ms des remedes. S-on boís eíl:

'{i

dur que

l'on en fait des canocs

I

gui refiíl:enc

forr

long–

cems

a

l'eau,

&

ne fe pourriífenc pas facilemenr.

KAENE.

(.

f.

Vieux mor. Chaine. On a dit auffi,

Enkaené,

pour , Encha1né.

,

V

elus étoit com

lens

,

u

01tn

en~ae1 ez.

k A

t

KAIR. v.

n.

Vieux mot. Tomber, du Latin

Cade-=.

u.

On

a

die aulli,

Dekair,

pour dire, Déchoir.

~and

il

virent

par mefeffenü

Le

RoyaJfme

-enji

dekair.

KAL

KALÉ.NDERIS.

f.

m. Órdre ct'e Religieux T t1rcs ;

appell~s ainfi d'un c;ert:tin Santo'n qu'on nommoii:

Kalenderi,& qui proferoicún~.ceffé le n.oín de Di~ú

au fon de

fa

flí'tce, n'ayanc pomc d'aurre d1vemíle–

menc jour

&

nuin¡ue cecee mufique, dom les tons,

c¡u'il accornpagnoit ordinairemem de !armes ~ -dé

foí'tpirs, -écoienc rriíl:es & mélancolique~-, Il ~llo1r. la

tete nue '. ,le corps plein de playes,

&,

n avo1t pomc

.de che1111Íe , n'et¡mc couvert que d m;e peau de

bece íaúvao'e

'ru,

les ép:mles.

11

avóita

ía

ceini:ure

quelque pi~rre bie'n polie ,

&

des pierres fau/Ies a

íes bras au lieu de rubís

&

de d1amam. Les Kalende–

ris fes diíciples' prérende'nt r,ar une voie ronce op.:.

pofée a la .fienne

1

~tr~ .bo ns Reh~1eu~, qu01qu'1l_s

s'aban·donnenc pubhque1'nent au hb enmage. Ils

VI-'

vem

fans

fouci

&

fans embarras d'eípric,& diíenc or~

.

l

i i

i

ij