l
N
·Q
póLlr s'en délivrer, de
fe
confeíler éoupa
0
ble. On lui
iailfe deviner
&
ce qu'il a fai'c ,
&
qui fone ceux
qui l'accu[ene,
&
s'il ·ne die rien parce qu'il
e!c
in–
nocrnr ,
&
qu'il ne croic póiiit a'loir d'ennemi ·, il
di:
re/ferré comme
1
allpJ1:ravanc da!'ls une Íogc; Jicroi–
'te
&
fans lamiere, Oll il."'e/1:' lai{f~ encore quelques .
·mois fans qu'on l'incerroge. .C'éíl:
a
l'égard des cri–
Thes qu'on he peuc commcrrre fans avoit un ou plu–
fieurs complic~s , c_omm:e
!~
?O~omié
&
l'é Jud1fi[–
·me, que les pcocedures- ctu S_ainrOffice fone les plus
étranges. Apres qú'un ai:cu[é a éré appellé p~u–
fie~rsfoi~ i l'au~ience_,. qu'pi4l;l il aic rofajóurs pet-
-
fiíl:e
·a
litre c¡u 11 eíl: mnocenr, le tems de la con–
damnarion_approchanr , ce <;iui s'appe_ll~
,Auto
da
Fé,
on
hu
déclarc: qae có1nrrie conva1hcu neganf,
·c'eíl:-i-dire ' qui n'avoue-'pas ,
¡r
[era livré áu bras
feculieí ,pout erre b'rfalé [elM les loix- On lui
fi–
g,nifie fon 'iurec de m6ct le Vendcedi q'Lú prec~de
le Qinianche de la fortie,
&
un Hu1ffier de la Jufh–
-ce !ui jem, un cordon [urles núins;
&
fi avanc le
Dim:rnche l'appreh·en'tion du fopplice
le
porte
i
[e
déclarer conpable , il s'exempre de la l'nor'r en de
7
mandant mifericorde , ranc pom les crimes done oh
lui die 'qúe l'accufenc fes 'témóins , que pour fon
opiniacreré
i
ne les avoi'r pas voúlu confeíler d'a–
bord. Cernveu qu'on faic toíljouts palter pour fin–
cere , fait tróuver de
la
jütl:ice i
ht
confl[cacion des
biens du coupable prétendu.
Il
y
a quelqúefois ju[–
qu'i cene cinquanre ou deux cens perfonnes cón–
·damnecs dans un
Auto
da Fé ,
a
_qui l'on porte le
m:1.tin ·aans leut'"s cachots u't'1e ve!le donr les man–
ches vienhent jLtfgues
atl
poignec,
&
un calle<;on
qui leur deíccnd fur les calons'
le
tourde roile noi-
1:e rayée de blanc. Enfuire on les V1ene prendre
pour les mener dans une longue galerie , ou on les
faic arranger debouc to'ntte la muraille. On leur
·donhe
a
chacnn un cierge de cire jau11e avec _un
habir fair en Dalmarique ou grand Scapulaire qu'ils
appeilenc
S,mbenito.
11
eíl: de roile )aune avec une
-croix ele fainc Ahd<é peinte
en
rouge devane
&
der–
ricre. O
donne ces fortes de Scapulaires
i
ceux qui
0nt COlTIITiiS 0ll qui pa{fene pour aVóÍr Cómmis des
-cri¡n-es conrre la Fo1 , foir Jüifs , Mahometans,
Sorciers
ou
, Heteriques qui onr éré Catholiqúes
auparavane. Ceux qu'on tiene pour convaincus,
&
qui perfiíl:ene
a
nier les crimes done on les accure,
ou qui
fonc
rd aps , porrenc une aucré efpece de Sca–
p11laire done le fond eíl: gi'is,
&
que l'on appellc
S1tmarra.
On
y
voic le porcraic du patienc devane
&
derriere, pofé for des rifons embra[és 2vec des-
11.amme, qui s'élevem,
&
des Demons rour aucour.
Leurs noms
&
kuts crimes fonr écrits au bas du
porcrair. Ceux qui s'accu[enc a_vartc leur [~nie,quói–
qu'apres leur.Sencence prononcée,
&
qm
né fohc
peine relaps, portenr fur 1eur Samarta-des Aammes
. renver[ées la poinre
en
has.Les plus coupables d'eh–
tre ceux qu'oh accu[e de magíe,orir des bonners de
canon élcvés en poinre co1t1me un paih de fuere,
&
couverts de diables
&
de flammes avec un écrireau
ou eíl: ce mor
Éeiticero,
Sorcier. Ces bonn~ts fonc
appellés
Carochas.
La Proceffion
fe
faic pai' les plus
grand-es rues de la Ville,
&
comrnertce par lá Com-
. munaqté des Dominicains, qui oht ce privileºge
i
tau[e qu.e fainc Dominique leur Fondareur l'a éré
aulli de rrnquifitioh. lls font ptécedés par la,bah–
niere du Saint Office, dans laquelle l'Image de te
Saine eíl: reprefenrée en broderie,renanr d'une main
un glaive,
&
de l'aucre une branche d'olivier, avec
cérre infrriprion
Ju(litia
&
mifcricordia.
Ces Rcli.
gieu~ font fui
vis
de, prifonniers qui marchenc l'ún
apres l'aurte un cierge
i
la main,
&
ayanc cha-cun
fon parrain
i
fon ·coté. On árrive ainfi dans l'E-
Tome I.
tNs
.
·gl~[e préparéé pour la ce lebration de
l'.Áltto
da
FÍ,
&
done
le
grand Aurel efl: paré de noir. Aux; de ux
cené;
[ciñe deu'x manieres dºe 'tron'e , l'un
a
droiré
pour l'Inqtiiúceur
&
fes CóiYfcill'ers , !'aúrn-:
·i
gau–
che pour le Vice'roi
&
fa
C our. Le Rói
&
la Reiné
af1iíl:enc en E[pagti.e
a
ces fun eíl:es ceremonies
d'
~él~s
de foi. L'l'nqüifüion 'ne o_orbf pas fon p'ou–
voir
fuf
\es v1vans ou [:ir ·cetlx qm l'onr moris dan$
fes prifoiís. Elle fair en.!:óre
!'e
preces
i
des gens
mores plufieurs années a'van·c que
·a·avou;
écé ac–
'cu[és, . lorCqu'apres leur moÍ't OÍl leu:r impu~é que!.:.
que cnl'ne co"nfiderable. Oh les dééérré en cé cas,
,&
o'n porté
i
cerre.Proi:effion des
Sratú.esqtfiles re–
pre[encenc, acrachees éhacuné a'u
bout d'une lohgué
.perche,
&
accompagnées d'aútahr dé ca!fe'ctes por–
tées par des hommes ,
&
qui fonc reinpli'es éle leurs
'olfemehs.Córnnie ón he les accufe apresléur more
que póur donhér lieu
a
la fonfifcacion de leurs biens,
·on les tie·nc roujours pour convaincus ,
&
on ne
n1anq_ue pas d'en dépouillér ávec fou.1 ceuit qui ont
recue11h leur focceffion. Les ·cri1ninels áyanc pris
leurs poíl:es dans l'Egli[~
a
coté de léurs. parrains,
on leur 'fair'unférinon d'une demi-heufe, apres le–
qnel deu:x Leél:eurs moncent eh chaire ,
·ou
ils
li–
fenc
publiquem"enc le's preces de ceux
a
qui l'Inqui.:.
'í'irión
fa
uve la vie ,
&
leur fígnifiem les peines au[–
quelle's ils one éré condamnés. Cóla fair, !Tnqui–
ficeur quine fon fiege ·pour
fe
reveri'r d'uhe aube
&
d 'une érole ,
&
va ai.J milieu de l'Eglife , acco1ppa..:.
·gné d'enviroit vingc Pre'tres qui onc une h9uffine
i
la 1'naih. La , apres di verfes prieres, on abfouc ces
malheuceux de l'excommunicarion que l'on pré–
tend qu'ils one encourue , moyen'naht ún cm¡p que
·ces Prerres donnent
a
chaéún far fon habic. '.Cerre
terémonie achev ée , ón fair venir ceu:X qui d~iirenc
mourir. On lic lenrs próces, qui fonc rofajours rer–
mil1és par cés paroles, que le Saine
O
fñce né pou–
vanr léúr fairé gracé
i
caufe de leur r echfate ou dé
léur impenicencé, les livre
a
régrec
a
la Juíl:ice Íécu–
liere qu'elle prie iníl:ammenc d 'üfer pour eux de de–
menee ,
&
que fi une peine de more leur
eft
impo–
fée , ce foic an moins fans effufion de fane.
'l.·
Al–
caide du S. Office leur donne alors un perir coup
for la poirrihé , pour ·marqué qu'ils en fonc á b~n–
donnés,
&
auill-róc uri Hniffiei: de la Ju'íl:ice fe–
culiere s'apprnché d'eux
&
en preñd poíle/Iion. On
les mene fue le bord de la rivíere, ou l'on a cu foiri
de preparer les buchers,
&
ofi
lé Vicerói s'eíl: ren–
du actompagné de
fo
Cour. On lét]r démande en
que lle Religioh ils veulenc mourir , fans léur din:
un mor de leur preces que !'oh foppo[e . rofajours
avoir éré bien iníl:ruii:;
&
des qu'ils Ól)t facisfaic
a
terre ünique demande, l'Execuréur lés arraché
i
des
poreau'x ;
&
les écrangle s'ils mement Ch'réciens.
lis fonc brúlés vifs quati.d ils p'erliíl:ent dahs le Ju–
daifme ou dans l'l:ierelie. Lé lénderiíain oti pori:é
dans les Eglifes des Dórñinicains
lc::s pomairs dé
ceux qu'on a faic moilrir; Qn y repre(ér\re feule–
tnenc leur rece::
, po[ée for des ciíons émbrafés.
On mee au · bas
léur hon't , célui de lenr pere
&
de léur pays ,
&
la qualiré du críme , avec
l'année, le mois
&
le jonr que l'éxécurión a éré
faite,
t
Ns
INSCRIPTION.
[.
f.
On
appdie,Infcription enjaux;
en' Tenues de pratiqué, Une declaraúoh qu'orl
fair infcrire Cur
lé
regiftré
d\m
Greffé de la Jurif- '
diéÍ:ioll oli. les pourfoires
[¿
fone. Céc ~él:e par le
7
t¡ud on maincienr que le riere de la demande
éíl:
faux , toncrefaic óú aléeré , doic cóneetiir la quallre
GGg~
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