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596

I

!''1

D

reve c,de la figure d'un homme pour abufer d'une

femme.

Incube

eíl: au(Ii une Maladie que le vulgaire ap–

pelle

L e CochemaY,

&

qui_e~ caufée p:ir une op_–

pre!Eon d'eftomac _q ui n~_latíle pre~que_pomc la

h–

bercé de la refp1rauon.

C

eíl: ¡,our l ordmaire pen–

dant la nuic qu'on en eíl: furpns: Les enfans

&

les

grofles perfonnes y [onc p\us fu¡ecs que les autres.

Ceux qui en fonc crava11Jes onc les fens _endonms

&

hebecés ; fans pourranc les perdre_enuerement,

&

s'imaginent qu'il y a qudqu'~n qui pefe fur eux

avec violeñce. C e moc viene d

Incubare,

P~eífer

quelque chofe en fe couchanc deífus. Lacaufe pro–

chaine de !'Incube efl: couc ce qui peuc empecher le

móuvement du diaphragme en embas, car le dia–

phragme eíl:

le

p~emi,er actaqué,

&

enfuiceles au–

cres mufcles de l'111fp1ranon l~ fonc. Ce mouve–

menc du diaphragme eft bleífe , ou _par le vice

de quelque objec qui preífant le d1aphragm~ ,

s'oppofea fon inouvemem en embas, ou par_le vice

des nerfs qui fl!rvenc a

fa

concraéhon._<;:e qui preíf~

le diaphraome , ou du moms

qm

lm oce la liberte

de fe mou~oir, c'eft l'eftomac lorfqu'il eft rem–

pli d'une maciere _vifqueufe

~

mucílagineufe qui

fermente avec l'ac1de

&

qw degenere en venrs , ou

lorfqu'il eíl: rempli de trop d'alimen~ ou. de quel–

que autre

chofe.qi,

e ce fmc dont1l p1i1ífe e_cre gon•

flé. On pcut dire que !'Incube ell: u~e ép1lepfie e_n

dormanr. Les fymotomes fonc les memes , fcavo1r

la refpirarion lab~rieufe ,

&

la voix inarcic~1lée ,

quoique ces fymptomes foienc plus legers dans !'In–

cube que dans

I

épilepfie.Skemcius rapporte l'exem–

ple d'un Prerre qui croyoic vo1r

&

toucher une

vieille qui éroic fur lui,

&

Forellus raconre de lui–

nieme , qu'il croyoic avoir fur fon eftomac un chien

noir, maloré

fa

femme qui lui difoic que c'écoic

un fonge:

0

les Hypochondriaques font fujecs

a

ce

mal , fur-cout lorfqu'ils inclinenr

a

la mélanc'olie

hypochondriaque. Les vers qui refidenr dans !'ab–

domen , cauíenc auíli !'Incube aux enfans. Ceux

qui fe crouvenc furpris de ce mal foüpirenr

&

fe

plaignenc , rendenc un fon inarciculé

&

rauque,

demeurenc immobiles , répondenc peu ou poinc a

ceux qui les inrerrogenr,

&

s'éveillenc fubicemenc

avec des inquietudes ,

&

une grande lallimde. Ce

mal s'appelle amremenc,Ephialtes. Voyez EPHIAL–

TES.

IND

INPAGUE. adj. Vieux moc. Mal mis, mal vem,dé–

comenancé. Cela s'eíl: die propremenc de ceux qui

forcenc fans avoir une Dague a )eur coté , la–

qudle éroic a~crefois un ornemenc

~

d'ou vie~t

qu'on nommo1c

Indague

,

celm qm n'en avo1t

poinc , comme éranc fans grace

&

fans conte–

nance.

INDE.

[.

m. Il y a deux efpeces d'Inde, au rapport

de Diofcoride. L'un cro1c namrellemenc ,

&

dl:

comme une écume qui forc ·des rofeaux d'Inde quand

ils germent,

&

l'aurre qui fe faic des reincures d'é–

carlace. C'eíl: une ceinmre rouge qui nage fur les

chaudieres des ceinmres , que lés Teimuriers écu–

ment

l'.-l

font fechér. Le .meilleur Inde ell celui qui

boic fon humeur ,

&

qm efl azuré

&

lilfé. On le

mee au rang des médicamens legeremenc aíl:ringens,

&

qui rompenc comes In8ammations

&

cumeurs,

il mondifie

&

reprime les ulceres ,

&

tome la fu.

per8uicé de chair qui y viene. Manhiol e ajoüce,

a

ce que die Diofcoride, qu'il ne croic pas que nous

ayons encore l'Inde narurel qni viene comme une

écume fur les rofeaux Indiens quand ils germenc ,

&

que l'Inde dom ufene les Peinues , •

&

que les

IN O

Aporhicaires vendent ordinairemenc, fe faic de l'é.

cume de paíl:el que les Teincuri.ers écumem en lenrs

chaudieres. M. Fehbien nous apprend que l'Jnde

que l'on emploie aujourd'hui ,

íe

faic de deux

manieres. L'une du

fue

d'une herbe que les Grecs

nommenc ;,,.,,,, les Latins

Guaflum,

&

les Fran–

c;ois

Guefde _:

&

}'aurre de l'her~e que l'on ap¡,elle

Indigo

,

qw

cro1t dans la Provmce de Guanma-

1:t,

&

qui eíl: de grand ufage parmi les Teincu–

ners.

Inde.

Sone de bois dom la décoél:ion eíl: forc rou.

ge. On a remarqué que

fi

l'on en mee dans deux

boureilles,

&:

qu'on merce un peu de poudre d'alun

dans !'une, elle confervera forr long-cems un beau

rouge clair , au lie~ que cc:lle ou il n'y aura poinc

de cette poudre,dev1endra ¡aune en moms de vingc–

quacre heures,

&

a

la fin prcndra la noirceur de

l'encre.

11

y a dans les Iíles de l'Amerique

1111

arbre qui

cro1c excellivemenc gros quand il ell: dans des lieux

humides

&

en bonne terre,

&

qu'on appelle

Bois

d'Inde.

Il

a l'écorce jaunacre , mince , forr feche,

aíl:ringence au goíh,

&

fi polie, qu'il femble que

1

'on voit du bois dépouillé de fon écorce. Ses feuil–

les fonc prefque femblables

a

celles du laurier, mais

un pe11 plus fouples

&

plus rondes. Elles fencenc le

clou de giro8e ,

&

onc _un_~out de cannelle pi–

qu:mc, aíl:ringenc,

&

qm la1fle dans la bouche une

perite aml!rtume afles agreable. Les Habicans,

&

meme les Sauvages, en meccenc dans tomes leurs

fauífes. Ce bois eíl: le plus plein , le plus mallif

&

le plus pefanc de cous les b ois du pays ; auili coule–

t'il a fond comme du plomb. L'aúbier de cet arbre

eft de couleur de chair,

&

le cceur cout vi.oler.

U

fe polic comme du marbre

&

ne pourric poinc. Son

rronc prend de profóndes racines ,

&

s'éleve forc

droit.

Il

fleurit une fois l'an au cems des plnyes ,

.&

fa bonne femeur refide parciculieremenc en fes

feuilles, done la figure eft femblable

a

celles du

Goyavier. Qua:1d on les manie , elles parfomenc

les mains d'une fenceur p1us douce que celle du

laurier. On s'en ferr dans les bains qu'ordonnent les

Medecins , pour forcifier les nerfs foulés ,

&

pour

deflecher l'enflüre qui relte aux jambes de ceux qui

onr éré cravaillés de fievres malignes.

INDEMNlTE' f. f. Terme de Fiefs. Droit qu'on ell:

obligé de payer au Seigneur féodal quand un fief

eftacqui's par l'Eglife , ou par une Comrnunauré.

Ce droit lui eíl: du pour le dédommager des perces

qu'il fouffre, en ce que le changemenc de Vaí–

fal n'ayanc plus de lieu, puifque le fief elt combé

en main-mone , il ne pourra plus en tirer áucun

-

fruit.

INDEPENDANS. f. m. Hereciques d'Aoglererre ,

ainfi nommés

a

taufe qu'ils veulenr que chaque

parciculiere Aífemblée foic gouv.ernée par fes pro–

pres loix , fans qu'eUe dépeode d'aucune aucre dans

les aff;"aires Ecclefiaftiques. lis eíl:imenc leur com–

munion, aífemblé e dans des lieux paniculiers,beau–

coup plus que celles qui fe font dans les Eglifes ,

&

riennenc qu'il n'eíl: befoin ni de fcience , ni de de–

grés dans les Ecoles , ni de la prédicacion de l'E–

vangile ,

&

que vouloir que les Mimíhes foient en–

crecenns par le mayen de la di,xme , c'eft une opi–

nion foperil:icieufe

&

juda"ique. Ils

fe

déclarenr cen–

tre les formulaires des prieres ,

&

fur-touc conrre

l'Oraifon.D,ominicale , qu'ils regardenc. comme une

e.xrinél:ion de l'e[prit. lis donnenc aux perfonnes

particnlieres , qui ne fonc ni Souverains ni Miniíl:res,

la puilfance d'écablir des Aflemblé es , d'élire, de

confirmer, de dépoífeder , d'éxiler,

&

enfin de

déterminer de cou.res les affaires Eccl:fiaíl:iques, per-