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!''1
D
reve c,de la figure d'un homme pour abufer d'une
femme.
Incube
eíl: au(Ii une Maladie que le vulgaire ap–
pelle
L e CochemaY,
&
qui_e~ caufée p:ir une op_–
pre!Eon d'eftomac _q ui n~_latíle pre~que_pomc la
h–
bercé de la refp1rauon.
C
eíl: ¡,our l ordmaire pen–
dant la nuic qu'on en eíl: furpns: Les enfans
&
les
grofles perfonnes y [onc p\us fu¡ecs que les autres.
Ceux qui en fonc crava11Jes onc les fens _endonms
&
hebecés ; fans pourranc les perdre_enuerement,
&
s'imaginent qu'il y a qudqu'~n qui pefe fur eux
avec violeñce. C e moc viene d
Incubare,
P~eífer
quelque chofe en fe couchanc deífus. Lacaufe pro–
chaine de !'Incube efl: couc ce qui peuc empecher le
móuvement du diaphragme en embas, car le dia–
phragme eíl:
le
p~emi,er actaqué,
&
enfuiceles au–
cres mufcles de l'111fp1ranon l~ fonc. Ce mouve–
menc du diaphragme eft bleífe , ou _par le vice
de quelque objec qui preífant le d1aphragm~ ,
s'oppofea fon inouvemem en embas, ou par_le vice
des nerfs qui fl!rvenc a
fa
concraéhon._<;:e qui preíf~
le diaphraome , ou du moms
qm
lm oce la liberte
de fe mou~oir, c'eft l'eftomac lorfqu'il eft rem–
pli d'une maciere _vifqueufe
~
mucílagineufe qui
fermente avec l'ac1de
&
qw degenere en venrs , ou
lorfqu'il eíl: rempli de trop d'alimen~ ou. de quel–
que autre
chofe.qi,e ce fmc dont1l p1i1ífe e_cre gon•
flé. On pcut dire que !'Incube ell: u~e ép1lepfie e_n
dormanr. Les fymotomes fonc les memes , fcavo1r
la refpirarion lab~rieufe ,
&
la voix inarcic~1lée ,
quoique ces fymptomes foienc plus legers dans !'In–
cube que dans
I
épilepfie.Skemcius rapporte l'exem–
ple d'un Prerre qui croyoic vo1r
&
toucher une
vieille qui éroic fur lui,
&
Forellus raconre de lui–
nieme , qu'il croyoic avoir fur fon eftomac un chien
noir, maloré
fa
femme qui lui difoic que c'écoic
un fonge:
0
les Hypochondriaques font fujecs
a
ce
mal , fur-cout lorfqu'ils inclinenr
a
la mélanc'olie
hypochondriaque. Les vers qui refidenr dans !'ab–
domen , cauíenc auíli !'Incube aux enfans. Ceux
qui fe crouvenc furpris de ce mal foüpirenr
&
fe
plaignenc , rendenc un fon inarciculé
&
rauque,
demeurenc immobiles , répondenc peu ou poinc a
ceux qui les inrerrogenr,
&
s'éveillenc fubicemenc
avec des inquietudes ,
&
une grande lallimde. Ce
mal s'appelle amremenc,Ephialtes. Voyez EPHIAL–
TES.
IND
INPAGUE. adj. Vieux moc. Mal mis, mal vem,dé–
comenancé. Cela s'eíl: die propremenc de ceux qui
forcenc fans avoir une Dague a )eur coté , la–
qudle éroic a~crefois un ornemenc
~
d'ou vie~t
qu'on nommo1c
Indague
,
celm qm n'en avo1t
poinc , comme éranc fans grace
&
fans conte–
nance.
INDE.
[.
m. Il y a deux efpeces d'Inde, au rapport
de Diofcoride. L'un cro1c namrellemenc ,
&
dl:
comme une écume qui forc ·des rofeaux d'Inde quand
ils germent,
&
l'aurre qui fe faic des reincures d'é–
carlace. C'eíl: une ceinmre rouge qui nage fur les
chaudieres des ceinmres , que lés Teimuriers écu–
ment
l'.-l
font fechér. Le .meilleur Inde ell celui qui
boic fon humeur ,
&
qm efl azuré
&
lilfé. On le
mee au rang des médicamens legeremenc aíl:ringens,
&
qui rompenc comes In8ammations
&
cumeurs,
il mondifie
&
reprime les ulceres ,
&
tome la fu.
per8uicé de chair qui y viene. Manhiol e ajoüce,
a
ce que die Diofcoride, qu'il ne croic pas que nous
ayons encore l'Inde narurel qni viene comme une
écume fur les rofeaux Indiens quand ils germenc ,
&
que l'Inde dom ufene les Peinues , •
&
que les
IN O
Aporhicaires vendent ordinairemenc, fe faic de l'é.
cume de paíl:el que les Teincuri.ers écumem en lenrs
chaudieres. M. Fehbien nous apprend que l'Jnde
que l'on emploie aujourd'hui ,
íe
faic de deux
manieres. L'une du
fue
d'une herbe que les Grecs
nommenc ;,,.,,,, les Latins
Guaflum,
&
les Fran–
c;ois
Guefde _:
&
}'aurre de l'her~e que l'on ap¡,elle
Indigo
,
qw
cro1t dans la Provmce de Guanma-
1:t,
&
qui eíl: de grand ufage parmi les Teincu–
ners.
Inde.
Sone de bois dom la décoél:ion eíl: forc rou.
ge. On a remarqué que
fi
l'on en mee dans deux
boureilles,
&:
qu'on merce un peu de poudre d'alun
dans !'une, elle confervera forr long-cems un beau
rouge clair , au lie~ que cc:lle ou il n'y aura poinc
de cette poudre,dev1endra ¡aune en moms de vingc–
quacre heures,
&
a
la fin prcndra la noirceur de
l'encre.
11
y a dans les Iíles de l'Amerique
1111
arbre qui
cro1c excellivemenc gros quand il ell: dans des lieux
humides
&
en bonne terre,
&
qu'on appelle
Bois
d'Inde.
Il
a l'écorce jaunacre , mince , forr feche,
aíl:ringence au goíh,
&
fi polie, qu'il femble que
1
'on voit du bois dépouillé de fon écorce. Ses feuil–
les fonc prefque femblables
a
celles du laurier, mais
un pe11 plus fouples
&
plus rondes. Elles fencenc le
clou de giro8e ,
&
onc _un_~out de cannelle pi–
qu:mc, aíl:ringenc,
&
qm la1fle dans la bouche une
perite aml!rtume afles agreable. Les Habicans,
&
meme les Sauvages, en meccenc dans tomes leurs
fauífes. Ce bois eíl: le plus plein , le plus mallif
&
le plus pefanc de cous les b ois du pays ; auili coule–
t'il a fond comme du plomb. L'aúbier de cet arbre
eft de couleur de chair,
&
le cceur cout vi.oler.
U
fe polic comme du marbre
&
ne pourric poinc. Son
rronc prend de profóndes racines ,
&
s'éleve forc
droit.
Il
fleurit une fois l'an au cems des plnyes ,
.&
fa bonne femeur refide parciculieremenc en fes
feuilles, done la figure eft femblable
a
celles du
Goyavier. Qua:1d on les manie , elles parfomenc
les mains d'une fenceur p1us douce que celle du
laurier. On s'en ferr dans les bains qu'ordonnent les
Medecins , pour forcifier les nerfs foulés ,
&
pour
deflecher l'enflüre qui relte aux jambes de ceux qui
onr éré cravaillés de fievres malignes.
INDEMNlTE' f. f. Terme de Fiefs. Droit qu'on ell:
obligé de payer au Seigneur féodal quand un fief
eftacqui's par l'Eglife , ou par une Comrnunauré.
Ce droit lui eíl: du pour le dédommager des perces
qu'il fouffre, en ce que le changemenc de Vaí–
fal n'ayanc plus de lieu, puifque le fief elt combé
en main-mone , il ne pourra plus en tirer áucun
-
fruit.
INDEPENDANS. f. m. Hereciques d'Aoglererre ,
ainfi nommés
a
taufe qu'ils veulenr que chaque
parciculiere Aífemblée foic gouv.ernée par fes pro–
pres loix , fans qu'eUe dépeode d'aucune aucre dans
les aff;"aires Ecclefiaftiques. lis eíl:imenc leur com–
munion, aífemblé e dans des lieux paniculiers,beau–
coup plus que celles qui fe font dans les Eglifes ,
&
riennenc qu'il n'eíl: befoin ni de fcience , ni de de–
grés dans les Ecoles , ni de la prédicacion de l'E–
vangile ,
&
que vouloir que les Mimíhes foient en–
crecenns par le mayen de la di,xme , c'eft une opi–
nion foperil:icieufe
&
juda"ique. Ils
fe
déclarenr cen–
tre les formulaires des prieres ,
&
fur-touc conrre
l'Oraifon.D,ominicale , qu'ils regardenc. comme une
e.xrinél:ion de l'e[prit. lis donnenc aux perfonnes
particnlieres , qui ne fonc ni Souverains ni Miniíl:res,
la puilfance d'écablir des Aflemblé es , d'élire, de
confirmer, de dépoífeder , d'éxiler,
&
enfin de
déterminer de cou.res les affaires Eccl:fiaíl:iques, per-