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J

JA N

Jangleur

&

Jangléreffe,

pom, Cau(eur

&

caufeu(e.

Les femmes font janglereffes de lmr m/ture

,

&

ai–

mmt

a

bab,l!er.

JANIPABA.

r.

m. Arbre tres-beau

&

d'un verd forr

agreable qui

(e

crouve dans

le

Brefil,

&

qui a ce–

la de parciculier qu'il change cous lc:s mqis ctefr u1l–

les , qui ne fonc pas beaucoup d1tferenres de cdles

d11 noyer. Il por-ce un fruir íemblable

i

l'oranger

pour

fa

forme , qui a

le:

gour de pomme de comg

&

une propriecé fingu liere concre la dyílencei:ie.

Le fue de ce fruir eíl: blanc d'abord ,

&

quand on

s'en eíl: frorré le corps , il noircir en peu de rems

d'nne cel!e force , que les Sauvages s'en Cervenc

an lieu d'ancre , s'en marqnanc la pean de cerrai–

nes lignes.

11

fam pour cela que le frwit ne fo1r pas

mur. Cecre couleur noire a cofuume de durer neuf

jonrs , apres qnoi elle s'etface. On rienr qn'elle con–

fl:ipe

&

endurcit forr la pean.

J

A N I

S

S A I R E.

(.

m. Soldats de l'Infanterie d"es

Turcs. M. Ménage apres Votlins dérive ce mor de

Gmizeri,·qui

veuc d1re en T urc

Nouveaux hommes

ou

Soldats,

¡\u/Ti les Janiílaires qm fonr la plus con–

fiderable force de l'Empire Ot"rornan , fonc-ils ap -

pellés ,

La nouvel!e Mtlice,

qnoiqu'ils

rirenr leur

origine d'Orroman Premier , qui apres avoir rec;u

de cres-grands fervices de l'élire de íes plus vaillans

foldats , ordonna qu'ils feroienr coujours pre, de

fa

perfonne, foir en guerre , foir en paix. Il mourur a

Prufeen 1327.

&

les Janifü.ires n 'ont été parricu–

lie"rement en éclat que depLlÍs le regne d'AnJrach

I I

l.

qui étant moneé au Treme en r

575 .

leur or~

donna cinquance Sultanins par tete , hauífa leurs

gages,, donna p ac!! de Janiífaire a rous leurs enfans

fi-cor qu'ils feroienr en age de poner les armes ,

&

fc;achanc de qn'elle importance cecee Milice écoit

i

l'Erat , il en augmenra

le

no 11bre de deux mille

pour erre mieu~ appuyé dans les occafions de la

guerre. Aucrefois cette Milice n'étoic compofée

que d'enfans de Chrériens de l'Europe, ceux d'Afie

en ayanr coujours écé exemp:s apres q t1'ils avoienc

écé iníl:ruits dans la Religion Mahomerane , mais

encare que cela ne fe pratique plus depnis quelque

tems,

il

fauc neanmoms q Lte ceux qu·on choific

ponr devenir Janiffaires faílenc leur apprenriífage

avanc que d'erre enro'.t\s ,

&

pn les appelle

Agia–

moglam .

Let1r chef ,nommé Stambol Aga/Ti, prend

foin de les occuper

:i

coucc:s forces d'exercices pe–

nibles ,

&

qui peuvenc endurcir le corps au rravail,

comme a porcer des fardeaux pefans ' a conper

&

a

fendre du bois , a foutfrir le chaud

&

le froid ,

&

a

erre fouples, ob6iífans , vigilans

&

pariens. °-.!:!and

on les enrole , il y en a qui n'onc d'abord qu'une

Afpre de paye par jour. D'amres en oncquaffe, ou

cinq ,

&

quelques-uns fept

&

demi. La pi

ns haute

paye d'un Janiíl:üre va (eulemenr julc;¡L'l'a dou.ze,

lorfqu'il s'e!l: acquis la favenr des Offiáet,s. Les Ja–

nií[·tires n'éroienr au c0mmencemenr que fix ou

fepc mille ,

&

aujot1rd'l1c1i il y eri a vingt millc

effetl:ifs. Ils monceroienr jufques a plus de c;enc

mdle, fi on

y

vou'oit co.nprendre cous

Get.LX

qui

pn:nnen_r ce cien:: , car lc;:s grands privileges done

1ls ¡omílem dans tour l'Empire O croman, porrenc

qnanricé de gens qui veulenc s'<ixemprer de payer

d~s raxes ,

&

(e décharger de que'qnes devoirs pu–

bhcs,

i

gagner par argent des Ofliciers qui les pro-.

cegem

&

les font paífer pour J-aniílaires ;- ceux-la

ne re~oivenc poi ne de piye du Prince ,

&

rons leurs

avancages fe bornenc a ces Privileges :iui fonc :iffés"

grands-.. Le cor,ps des vrais Janiffa1res

eft

íi

puiffanc

par l'nmon qui eíl: entre eux,

&

qui les faic s'e~1cre–

appeller F,eres, qu'ils fonc couc ce qu'ils veule nc

n'y ayanc aucun ordre de Milice dans le monde

JAN

qu'on re(peél:e tanc, enforce que rien ne pou rroit

lauver la v1e un a hommt: qm :iuroir leve: 1:i. m~m

fur un Jamílaire a l'excepnon de leurs Offic i:: r ,

Cela

eft

caufe que comme perfonn n'ofe les cou–

cher ,

&

qu'ils peuvenc bacrre muce fo rce de mon–

de, pourvu que ¡¡e fo1c avec ¡u!hce , les Amba(fa–

deurs

&

les Confuls en fonc cof1jours marcher quel–

qu'un devane eux,

&

meme quand un Franc veuc

aller par la Ville 0u a la campagne , fa ns craince

d' en e malcraici, il en prend quelqu'un av e lui,

qui m0yennanc que'.<ques a.pres va au devanc avec

un bato~ a la mam , d0nc il frappe ceux qm

r<:–

gardero1enr le Fraoc de cravers. Leur hab1c n'eíl:

pas differenc de celui des atnes Turcs , mais ils

íom coifez d\me aucre mamere, fe couvrant !acere

d'une coifu,re qui p~nd par derr·ere,

&

qui eíl: foi–

te comme une manche de eafaque, dans le bouc

de laquelle ils onr leur rece. L'amre bour delcend

par dernere /ur leurs épaulescomme un gr:rnd cha–

peron. lis om for le front un cone lon a de d~mi–

pié acraché a certe eoifure ,

&

ce co~1e eíl: d' ar–

genr doré

&

garni de pierreries faulles. C.:eíl:- la leur

c01fure de.ceremonie ,

&

elle eíl: appellée

Z ereola.

Dans l'ordina1re ils fe cuitfenc d'un bonn er de lai–

ne aveé un ruban encorcillé d'une fac;on qui !eur

eíl:

parcicnliere. lis oru de cres-beaux reglemens en–

tr'eux ,

&

fonr divifés en ph1fieurs ehambres qu'ils

occupenc, foic a Coníl:ancinople,

foú

ailleurs. L'or–

dre

y

eíl: fi beau en roures chofes ,

&

fi exaél:emenc

obft:rvé , qu'ils ·vivem moins en Soldacs qu'en Re–

hgitux. lis fonc trente , quarance ou cinquance en

chaque chambre,

&

cela s'appelle une chambrée,

amremenrOda. Chaque chambrée a rrois Officiers ,

un Oda Pach1 ou C hef de la chambre , u T chor–

bagi ou Capitaine ,

&

un VJ.Kil Hardge , qui veuc

d1re le Dépenfit:r. Au deffus d 'eux eíl: le Kiaia Bei,

ou Lieucenanr General des Jani{fa.ires ,

&

par deffu~

lur e{l:

I'

Aga , done le pouvoir

eil:

eres- grand

&

qui

peuc venir'devane le Grand Seigneur les bras libres,

au lieu qne cous les Grands de la Porte,

&

meme le

Grand Viíir, n'ofenc

y

paro1Cre que les bras oroifés '

&

les mains !'une fuf l'autre devane l'eíl:omac , pour

m:trque d'une plus profonde (oumillion. Les Jani(:

fa1res n'onc que des mouf±aches , fans poner de b.r–

be , qui oíl: une marque de fervicnde,

&

ils ne la

laillenc c;ro¡¡re que quan-d ils fom difpen(és d'all er

a

la gu.erre , ou qu'ils fonc pou rvfts de quel que

CJ1a

rge, ce qui' fair vóir a-'ors qu'ils

(

om .libres.

L.es·

Jamffaires (e prennenr parmi les Agiamo~lans,

&

t

oute la ceremenie qµ 'on faic pour les recevoir,

e

eíl: de les appeller par Jenr

nom

en prefence du

Commiffaire qui les enro!e f.ur

les regiíl:res du

Grand Se1gnc:mr. ~ and i{s viennenr ;

.ib

marchenc

les uns-apres les aucres , les plus agés les- premiers ,

&

chacun tenanc le bas de la veíle de fon compa–

gnon. Des que leuc norri eíl: enregif.l:ré' , .i1s. couren'c

de couce leur force vers leur Odabacñi , qui leur

donne a cous un coup derrit:re 1'01;ei\le ,

a-

mefure

qu'ils paílc::m devane lui, .pourl f-a-ire cdnnoícre le

pouvoir qu'il a for eux. Outre leur paye_ ordinaire,

ils foot nourris aux dépens du Graad Se1gneur,

&

il y a des heures reglées ou on leur donne

i

c~acun

du ris , quacre onces deui gros de chair ,

&

hu1c on–

ces quacre gros de pa-in . Le 5u

1

ran leur donne an/Ti

cous les ans un juíl:e-au-corps de drap

a

chaéun. Le

foin qu'on a de lenr foumir t~ure,s leLt:5 neceffirés

les nmd fiers

&

infolens,

&

prees a exctter des fe–

cíicions quand

le moindre méconcememenc

re~ft

de

bm

O fficiers·a pú lés aigrir. Ils fo!1c obligés dé

fe crouver an oombre de q,uac.re_ou. c1~q cem tous

les S:imedis, Dimanches , Lundis

&

Mard1s , dans

l'Aífemblée publique du Divan , ou ils accomp:i.-

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