JAC
Celle' qu'on appelle ,
Jacinthc orientale,
Fleurit
blanc, a un grand godet, & [em forr ~on. Les Poc–
tes di[enc que cetce Reur a éré prodmre par le fa_ng
d'un fort beau jeune homme,aimé d'Apollon, qu'on
appelloic
Hyacinthe,
& que c'eíl: dda qu'elle a pns
fon nom.Diofroride parle d'une Jacmthe qu'on nom–
me aucrement
Vaciet.
C'eíl: une planee de couleur
verte, haute d'un palme , _& qui a fa cige liílee
&
plus rnenue que
le
pene do1gc, & fes fcmllescorn–
me le bulbe. Des le m1heu de cecee nge , elle ¡ette
une chevelure couce garnie de Reurs rouges, qui en
mttcilfanr
[e
recourbenc concre cerre , & durenc
lona-cems a.vané que de [e Récrir. Ses racines font
bulb·eufes. Les Tofcans nornrnenc _cette pla_nce
O ignon de ch'ien.
Sa graine eíl: legerernenc ab_íl:erfive
& aíl:ringence. Aulli étant prife avec du vm, elle
eíl: bonne
a
-ceux qui onc la jaunifle,
&
delliccanve
prefque au troifiéme degré , éranc d'ailleurs auffi
chaude que fro1de. ~elques-uns prononcenc &
écrivent
Hyacinthe.
Jacin_the.
Pierre ~rétieu[e ,_qui par fon fcu [em–
ble re111r du rub1s. Elle en d1ffere pourranc en ce
que
ía
couleur eíl: rnoins chargée ; elle reílem?le
aulli a !'Amerhyíl:e, ciranc qnelque pen for le v10-
ler. La difference eíl:, [elon Pline, que cette couleur
violerce eíl: bien plus leger.e dans la Jacinrhe, que
dans l'Amechyíl:e, & que fe p, e[encanc d'abord aux
yenx , elle fe diffipe inconrinenr. Il y a de quarre
forces de Jacimhe. La premiere qui eíl: faite d'une
mariere parfairemenc digerée, tire [ur !a couleur du
Grenat , & on la nomme
Jacinthe la belle.
La fe–
conde eíl: d'un jaune doré , la rroifi éme d'un jaune
de cirron , & la quauiérne eíl: encierem~nt [embla–
ble a l'arnbre,
{i
ce n'eíl: qu'elle n'amre pomt la
paille. Cs:tte derniere eíl: peu diaphane,
&
n'a pref–
que poim d'éclar, ce qui fait connoí'cre qu'elle eíl:
de mariere irnpure. Il y en a encore une blanche,
mais c'eíl: la moíndre de roures , & elle ne merite
pas le nom de Jacinrhe. Toutes ces íorres de Pierres
font O rienraJ-es , apporrées de Cananor , Calernr mi
Cambai:e, ou Occidencalessenanr des confins de la
Silefie & de la Bohérne. Celles-la font moindres
que les autres.
La pierre de Jacinrhe a donné le noma un Elec–
tuaire qu'on appelle
Confeél:ion d'Hyacinthe,
a
cau[e
qu'elle y eíl: mife au commencemenr. ~utre cette
pierre on fair omrer dans- cette confeéhon, le co–
rnil rouae, le bol d'Arrnenie, la rerre fi gillée, les
femenc:S de cicron, d'o[eille, & de pourpier, les
racines de diél:ame, de rdrmencille , cous les fan–
taux, la myrrhe , les grains de Kermes, les rafes
rouges, le fafran, de la rafore d'ivoire, !'os du
cefur
de cerf, la come de cerf brulée, les pierres de fa–
phir, de topa[e , & d'émeraude, les perles fines, la
foye crue, les feuilles d'or & d'argenc, le camphre,
le mufr"
&
l'ambre gris. On
[e
[ere fouvenc de cec
éleél:uaire , au lieu de la confeél:ion d'Al Kermes, &
il n'a pas moins de verru , érant fi cordia\ qu'il
remedie
a
la palpicacion du creur
' a
la fincope' &
a
la rriíl:elfe namrelle. 11 eíl: auffi propre
a
foulager
ceux que de longues maladies laitlenc langui!fans ,
&
qui commencenr
a
[e rérablir.
.
JACOBE'E. f. f. Sorce de plante boi[eu[equi Aeuric
forr bl anc.
JACO131 NS.
f.
m. Religieux fond és par fainc Do–
minique,
&
qu'on appdle autrernenc
Dominicains,
ou
Freres Precheurs.
C'eíl: !'un des quarre Corps
· Mendians. Ils ont une róbe de ferge blanche avec
un Scapulaire de merne · couleur ,
&
par deífos
une chape ayanc nn chaperon noir. Ils onc pris le
nom de
'ft1cobins,
a
caL1fe de leur principal Couvenc
qui eíl:
a
París au h:rnt de la me S. Jacques. Lorf-
JAC
qu'ils ·vimenc s'y érablir, c'écoir un H&piral des Pe–
lerins de S.Jacques. 11 y a aulli des Religieufes Jaco–
bines qui fuivenc la meme Regle de S. Dominique.
Les Cuifiniers appellenc
Soupe
a
la Jacobine,
Une ·
fone de potage qu'ils fonc avec de la chail: de per–
d~ix
&
de chapons rons
&
défoflés. lis la hachenc
bien menu avec du bouillon d'amande qu'i~s ver–
fenc fur du pain bien mironné
&
fur un lit de froma–
ge , & de ce hachís , & d,es a:ufs.
JACO~ITES. f. m. Hereciques, ainfi appellés d'un
cercam Jacob Syrien, qui· vivoit du tems de Pela–
ge II.
&
de l'Empereur Maurice,
&
qt-ii ayanrra–
maíle les opinions d'Euciches , de Diofcore',
&
de
quelques aucres errans, en forma une creance qu'il
tic
recevoir
a
fes feél:aceurs. Les Jacobires qui
fu–
rene du nombre, reconnoilfoienc autrefois deux Pa–
triarches , done l'un demeuroit en la Moncagne de
Tur dans la Mefopocauíie,
&
l'autre au Monaíl:ere
de Gifran, pres la Ville de Mordin, qui e!t firuée
fur une monragne extrememenr haute. Prefence–
rnenc ils n'onc plus qu'un Patriarche , qui eíl celui
de Gifran. Il demeure
,ians
la Ville de Caramic, &
a fous luí un Merropolirain en Jerufa!em ,
&
un au–
tre
a
Mufali, .des Archeveques a Damas ,
a
Orfe,
a
Saur, a Caramit ,
&
en Chipre, & des Eveques
di[per[és dans ces Provinces , avec pluiieurs Cou–
vens de l'Ordre de Saint Amaine.Les Jacobires for
t
le fervice en Chaldéen, & par!enr Armenien, Tu1c
& Arabe , mais leurs Prerres di[enc la Melfe en
_ langue Hebr;iqne,
&
croyenc la prefence réelle
&
la cr:tnfobíl:anciacion du Pain au Corps de J Es
u
ll–
C H R
1
s
T
,
comme fonc les Carholiques . Le pain
qu'ils confacrent eíl: fans levain ,
&
ils donnenc la
communion au Peuple
&
aux petics Enfans fous les
deux efpeces. Ils ob[ervenr la Circoncifion , apres
laquelle ils conferenc le Sacremen~ de Bapreme , et;
qu'ils fonc en appliquanc un fer chaud fur le fronr
de ceux qui le r.e<¡oivenc,
a
cau[e de ces parole; de
S. Jean-Bapriíl:e que rapporre Saine Marrhieu,
Il
'Vous baptifera dam le Saint-Efprit
&
dans le feu.Ils.
ne fe fervenc que du doigc index pour faire le figne
"" de la Croix,afin de marquer, qn'ils ne croyent poim
la Trinicé des perfonnes en Dieu. Ils onc été long–
rems
a
n'admerrre qu'une nature enJEsus-CHRIST,
mais prefencemenc ils en reconnoiílenc deux avec
l'Eglife Latine. Ils ne foivent poinc la coürume uni–
verfelle des Chréciens du Levanc, & mangene de la
chair & du lait!e Mercredi & le Vendredi au foir,
apres que le Soleil eíl: couché , prérendanc que le
tenne de l'abíl:inence foit fini,
le
Jeudi
&
le Sa–
rnedi devane commencer lorfque le jour efl: failli.
Ils obfervenc le Careme , & hors ce rems-la. ils
mangenr de la viande toute l'année.Ils nienc le Pur–
gacoire , rejenenr les prieres pour les morrs & la–
Confeffion auriculaire,
&
di[enc que les Anges fonr
faits de feu & de lumiere, & que les ames des juítes
demeurent fur la terre ju[ques au jour de la refur–
reébon. lis condamnenc Euciches comme Hereci–
que,& reverenc Dio[corus & Jacobus Is: Syrien,com–
me des Saints. ~elques Arabes qui demeurenc aux
memes lienx qu'habicenc les Jacobices , fe fonc unis
avec eux, & on les appelle
Kemp-Sinit,
ce qui veut
dire
Solaires,a.
cau[e qu'encre plufieurs foperíl:itions
ils adorene le Soleil.
JACOBUS.
[.
m. Hpece
de
Monnoie d'or, qui a eu
cours aurrefois en Anglererre, ou ello valoirquaror-
ze livres dix fo)s.
.
JACOIT. Vieux mor, qui s'eíl: tc,,uj?urs joinc avec
que,
pou r fi gnifie-r
quoique , combien .que.
J ACQUE. f.
f.
Vieux rnot. Perite cafaque que l~s
Ca valiers porroienr amrefois fur leurs annes
&
cUl–
raíies. Elle éroir faite de cotcon ou de foye concre-