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AFF

AGA

Ajfuftage,fignifie

auffi ches les Ouvriers,La four–

niture de roures forces d'outils necefiaires,

&

en ce

fens on die

qu'Vn affu.ftage .

e.ft

complet

,

pour dire ,

qu'fl n'y manque rien.

AFFUSTER. v. a. On dit,

Ajfufler un canon,

¡:ionr

dire, Le melitre en érat de rirer. Les Ouvriers di–

fent,

Affu.fter leurs outils

,

pour dire, Les aiguifer.

On die qn'Vn

Ouvrier' efl bien a.lfofté,

pour dire,

qu'Il a tour fon alfuíl:age , rous fes our

ils pre

s de

lui. ~eiques Peinrres fe fervem de ce mé.me mor

dam le meme fens ,

&

d1fem,

Ajfufler un crayon

,

pour dire, L'aiguifer. .

AGA

.AGACE.

f. f. Nom qu'on donne

a

une efpece de Pie

' dom les plumes fom plus noires que cdles des

aurnes.

.

AGACEMENT.

[.

m. :Alteraribn des gencives, qui

fe

relachent. Ce qui caufe cecee alreration peutpafier

rneme Jufques dans les nerfs, dans les alveales;

c'eíl: une humeur acre , qui au lieu d'écre aíl:ringen–

te produic un effe, tour conrraire.

AGALLOCHUM. f. m. Sorce de bois qu'on nous

apporte des Indes , feu!emem par perites pieces ,

car il eíl: rare qn'il en vienne en France de gros

morceaux.

11

eíl: marqueré de plufieurs couleurs ,

odoranc_,

&

a quelque acrimonie pour le gour.

La

folidicé de

fa

fubíl:ance fait qu'il eíl: malaifé a brft–

ler ,

&

quand on le brC1le il en fon beaucoup de

fue.

Ce qui le couvre fe ¡reur plutot appeller une

peau qu'une écorce.

Il

eíl: tres-bon pour les mala–

clies de cceur. On l'appelle communémem

Bois

d'Alo'e's.

A,G APES.

[.

f.

Nom qui a été donné aux feíl:ins·

que les Chrérie~s faifoiem dans la primirive Egli–

fe,

en memoire de la derniere Cene que le Fils

<le Dieu avoir f~ite ª:ec fes _I?jfcip~es. ~l viene du

Grec ,.

7 ~... ,

qui ligmfie Amme , dileéhon , parce

que ces Feíl:ins éroiem comme des feíl:ins d'amour

&

de charité. On les faifoit dans les Eglifes apres

qu'on avoit rec;ft la fainte Communion. La dépen–

fe en étoit faite par les riches , qui y convioienc

les pauvres. Les abus qui s'y cornmirenc, oblige-

. rene les Prélats a les défendre dans les !:glifes , &

enfuire ailleurs. Tenullien,

&

d'

amres de

s anciens

Peres parlenc fon fouvenc de ces AgaP.es, qui s'ob–

fervqienc principalemem dans les na11fances, dans

les mariages & ·aans les fonerailles.

AGAPETES. f. f.

Nom de Vierges qui vivoienc

· eníemble dans la ,Primirive Eglife·, comme éram

unies par la charire. On les appelloit Religieufes ,

quoiqu'elles ne fi!fenr

point

de vceux ;

&

cornme

elles renoiem des Maifons ou elles recevoienc les

pafians fous un faux prétexte d'hofpitahté, les abus

que l'on reconnut qui fe glilfoiem dans cette alfo–

ciarion , furem caufe 9ue le Concile General de

Lacran , abolié cene aliemblée de Vierges fous In–

nocem II.

On donna ce meme

nomd'Agapetes

a

une Seél:e

d'I;-Ieretiques, forri~ d'~ne femme d'Efpagne

1:1º~–

mee Agape, qm v1vo1t avec un certam Elpidms

dahs toutes forres de defordres, fous couleur d'une

a/fociarion fpirirnelle. Les crimes otI plulieurs au–

rres perfonnes enrroienr fous ce mellile prérexte ,

ayant éré découverts , firem bientot abolir cette

malheureufe Seél:e.

AGARIC.

[.

m. Maniere de Champignon ou de Po–

tiron qui naie fur Je tronc dC'!'arbre que l'on appelle

en franc;ois, Melefe. C'eíl: le feul qui foit propre a

, • erre pris inrerieuremem-, ·car ce,ere meme ~xcroif–

fance fe tronve fur les Sapins, fur la Torche,

&

fur la Pefie fauvage. L'Agaric viene dans la Provin-

AGE

AGH

ce de Sarmaci<., nommée Agarie , qui lui a donné

fon nom. 11 y en a de <leux [orces ,.Je male , qui

eíl: ord-inairem1mt jaunatre , maffif, I?efanr , com–

paél:e

&

eenaee , & la feme/le, qJlt eJl; beaucoup

meilleure que le male, pourvft qu'elle ne reifem–

ble poinc

a

du bois,

&

qu'elle n,e foir ni lofiaue,

ni dure , ni pefante. Pour err.e bonne , ¡{'fauc

qu'elle foie bien blanche , legere, friab le, douce

au gour d'aboi:d_,

&

un peu apres.amere. Ourre

l'

Agaric de Sarmacie , on en crouve cie fore bon

fur les Monragnes dt!: Tren~e,

&

fur celles du haue

Dauphiné.

C.:e/t

un des plus excellens pnr"arifs de

la Medecine , quoiqu'il n'air pas grande fgrce , &

qu'on ne le donne jamais feul. .

A

GATE.

[.

f. Pierre précieufe ordinairement de cou–

lelir rouge , fur laq1,1elle la nature femble avoir

pr

is foin de gra

ver p!ulieurs chofes dilferenres qui

y

paroifiem.On·

voit des forers dans quelques-unes,

des hommes ou des chevaux dans les autres , &

plulieurs chofes femblables. On tiene qu'on lui

a

donné Je non, d'Agate , fur ce qu'on a rrouvé la

premiere aupres du fleu'{e Achates dans la Sicile.

Elle eíl: un

fon

bon remede coime les pi11uures des

fcorpions

&

des araignées ;

&

on die que par un

iníl:inél: narurel les aigles en mertent dans leurs

nids, afin que par la leurs aig lons foienr garantis _

de toures forres de poifons. On prétend auffi qu~

cecee pierre forcifie la vfae.

Agate

eíl: encore un iníl:rumenc de rirei1r d'or.

On l'appelle ainli , a caufe que dans le milieu de

cer iníl:rumenc il y. a une Agace qui fere a rebrunir

l'or.

AGE

AGE.

f.

m. La durée ordinaire de la.vie. Acad. Fr.

Age

fe dir aulli du cheval done on connoie le

¡,rogres de fes premieres années , foit par le nom–

bre de fes dems, fe l0n le changemenr que l'on

y

remarque, fou par des marques noires qui viennenc

defü1s, ou par les nceuds de

fa

queue, fur lefquels

pourrane on ne peut juger avec une entier~ ceréi-,

eude. Un cheval qui pou/fo les

pinces

doir a'voir

deux ans

&

demi. Celui qui mee les dencs mi–

toyennes , fa!e con~o1rre qulil approche de' qu,me

ans. ~and 1! poulfe lescrochets, c'eíl: une marque

aifurée qu'il en a quatre ;

&

des qu'on lui voit les

coins trop longs

&

décharnes , on peuc s'aifurér

qu\l paife fepr ans. ~and il ce/fe de marquer, on

dit qu'il n'a plus d'age.

Age

fe dit encore des cerfs; & M. de Selincoure

dit dans fon Parfait Chaifeur, qu'on juge du nom–

bre de leurs années, non feulemem par l'ouverrure

de la tete , par la grolfeur du marrein , par les

rayeures plus creufes, par les r,erlures plus groffes,

par les andouilliers , quand 1ls fonr plus pres des

meules, par la largeur du t:i.lon du pied de devane,

&

par la perite/fe du pied de derriere , mais encore

p_ar le 1;1ejuger, _c'eíl:-a-dire, qnand

le

pied de der–

nere n encre pomr juíl:e dans cehu de devane.

-AGH

AGHAIS. f. m. Vieux mor. Acqnet. On a dir aufii

Aghaifler,

pour dire, Faire acqner. On trouve dans

quelques Coutumes,

Profiter d'un marché

a

aghaiJ,

c'eíl:.a-dire , que Ce marché fe faifoir de relle ma–

niere, que le vendenr devoit livrer

fa

denrée dans

un cerrain rems,

&

l'acheteur les deniers de fon

achat dans le meme rems.

Ainli

le vendeur

&

l'a–

chereur devoiem

aghaifler,

c'ell-d-dire, obferver Je

jonr

dn rerme, afín de ne lepas laiifer écouler fans

que le vendeur eur livré )

{i

c'étoit lui qui vouloit

pro.ficer du marcµé

a

aghais, ou que l'achereur efte

payé,