COL
COLOPHONE.
f.
f. Subíl:ance de narure oJ·eagineu–
fe ,
aride
&
friab:e ,
&
qui tire fur le jaunc. Elle
eft
compofée des rdl:es des refines
&
des póm–
mes de fapin , qu'épa1ffü la coébon ,
&
que le f, oid
endurcit. Elle a pris ce
110111
de la vdle de Colo–
phone , d'?ú on rapporcoiraucrefois. On doit choi_–
fir
celle qui
eft
lmfanre
&
odorante ,
&
qm pouíle
une fumée prefque femblable
a
celle de l'encens ,
lor[qu'on
Ja
jerte fur
des
charbons allumés-.
Ses <JUalicés fonr d'erre glutinative
&
farcórique.
Elle amollir
&
on l'emploie tres-commodémenr
dans les emplacres, :l. caufe qu'elle
[e
diílout dans
les chofes graífes
&
huileufes. La Colophom: [err
au/Ii
a
frotter le crin des archers de violen. Cela
y
fair comme amant eje dems de [cíe; de force qué
ces denrs couchanr fur la corde , la fon t mieux
fautiller
&
rrembler. La pluparr difenr
Colofane.
·coLOQUJNTE. f. f.
l
re, dom les farmehs
&
les
feuilles rampenc
a
rrl
í
&
font
femblabies
au .Concombre des jardi"ns. Son trqic eíl: amaíle
·comme une boule ·de moyenhe groíleur,
&
a tmé
amerrume forr vehemente. On le cuei!le ordinai–
remenc quand il commehce
a
pa.lir. La meilleuré
Coloquinre eíl: la femelle ,
&
doit erre blanche,
legere , palie , non rrouéé
&
tres-amere. Matthio–
le dir qué quoiqu'on en faíle des medicamens
pour la guerifon de diverfes ma!adies , elle eíl: forr
conrraire au creur , au fo ye
&
:l.
l'eíl:omac, qu'elle
ronge les inteíl:ins ,
&
mer le défordre par tour lé
corps ' :l. moihs qu'onne la corrige'. ];>irtie par des
corroborat1fs ,
&
parne par des lenmfs v1fqneux.
Il
la tienr propre
a
accirér les excremens
&
fuper~
Huités flegmaciqnes groífes
&
vifqueufes qui font
dans les plus profondes pa.rries du cor~s ,
&
:l. pur–
ger le cerveau ; les nerfs, les mufcles, la poirriné
&
le poumon. On n'en doir donner qu'i ceux qlli
font robuíl:es quand elle eíl: bien préparée,
&
no11
aux enfans , aux vieillards
&
aux femmes groífes.
On la recluir en rruchifques, appellés
Troc/,,fc, al–
handal;
ce qu'on fait en la coupahe fine menu ,
&
en
la br_oyai1t dans une morrier frotté d'huile d'a–
mandes douces, apres quoi on y ajoure le malhch,
&
la gomme rragagamhe.
Coloqttinte
vient du Grec
"'~'""'.9-~,
&
on croit qu'elle eH appellée ainfi , de
,.,o.f«,
""''',
~emuer le venere ; ce qui eíl: l'effec de
cetre courge fauvage,
COLORANT ,
ANH.
ad¡. Ce mor n'eíl: gueres en
ufage que pa~mi !es Teinmtiers qui diíl:inguem les
drogues .donr ils fe Cervenr
en
Colorantes
& ·
non
Colo~ames. Les
Colorantes
du grand
&
bon ceinr,
c'eíl:-:l.-dire, qui donnem la bellc couleur, fonr les
paíl:e!s d'auragais
&
albigeois, vouede, índigo, paf–
rel ,
&
graine d'écarlate, cochenille , mell:eque
&
ceíqualle pour les étoffes de prix.
11
y d'aurres drq–
gues colorantes pour les perites cttoffes. Les non–
colorances fonr ce!les que l'on emploie :l. difrofer
les étofes ,
&
:l. tirer la couleur de l'ingredie1,1t co–
loram, comme l'alun, le criíl:al de carrre , l'arfe–
nic'
le
reagal ' le
fa
petre , le [el commun , le
[el
armoniac, le [el gemme, l'agaric, l'cfprit de vin
&
aurres.
COLQRISATIO.N. f. f. Terme de Pharmacie. Il
[e
die des divers changemens de couleur qui arrivenr
aux fobíl:ances en pluíieu rs operations de la na–
cure ou de l'arr par les fermemations, coél:ions ou
calcinations. On voic , lorfqne l'on calcine le vi–
ni'?l , qu e
fa
verdeur namrelle [e diffipanr peu :l.
peu, il dev Íent blanchatre , jaunatre
Oll
rm1oea tre.
De _rougearre il deviem rouge;
&
c'eíl: ce ~ui faic
le
Calca~thum
,
&
~nfin en preffmt davamage lo
feu,
d
nre fur le notr ; ce que l'on appel!e
Colao–
thar.
L'antirnoine deviem gri~ dap~ la calcination,
CO L
245
&
enfuire hlanc en la prépar-ation du verre.
CO LORIER. v. a. Terme de Peinmre. Employer des
couleurs
&
les melcr agreab!emenc pour execurer un
. deílein de rableau.
·coLORIS.
[.
m. Maniere d'appliquer
&
demeler les
·couleurs pour faire un eab leau, en obfervam l'ami–
rié ou l'anripachie qui eíl: enrre elles. M. Felibien re.
marque que quand on die que
L e Colorís d' un ou–
vrag·e eft beau?
cela s'enrend plus particulieremenc
des rableaux d'hiíl:oire,
&
qu 'il faur dire d 'un pay–
fage qu'
l'l
efl
b,en naturel
&
b,en entendu
,
&
non pas
·que le Colorís en eíl: beau , le 1not de
Colorís
ayant
plus de rapporr aux carnations qu':l. roure autre
chofe.
C O_LO RISTE. f. m. Peimre qui enrend bien le colo–
ns.
Bon Colorifte.
COLOSSAL,
ALE.
adj. On appelle-Co/omne
coloffe–
le,
une Colomne d'une grandeur fi extraordinaire ,
·que ne pouvanr er,rrer dans une ordonnanc·e d'Ar–
·chiteél:nre, on eíl:_obligé de l'-éle_ver feu le au milieu
de qu elque P lact:. Telle
eíl:
la ColomneTraj,me. La
Colomne Anronine de marbre bleu efe encere plus
grande qnela Trn.jane. Elle a foixanre-huir piés juf–
ques for le chapiteau , curre frpt piés de fon pié–
<leíl:al qui fe: crouvenr enrerrés au-deffous dures de
'chauffée.
COLOSSE.
[.
111. Figure ·qui tepre(enre lá grandeur
démeforée d'un Geanr. Le Coloíle de Rhodes éro
t
une fl:atne d'Apollon. Chares difriple du celeb •
e
Lyíippus, qui employa douze aúsi le faire, lui avoir
do11né foixame
&
dix coudées de hauceur ;
&
com–
me elle écoic .iu Porr de Rhodes, les Navires pa[–
foit:nr
:l.
pi
cines voiles entre fes jambes. Un cremble–
ment de rerre le renverfa cinquame-fix ansapres qu·
l
eur écé élevé,
&
neuf cens chameaux forenrchargés
dn cuivre dom ce Cololfe écoit compo[é.
Colo/fe
,
[e
dir aulli d'un batimenr quand
il
eíl: d'u–
he grandenr excraordinaire, comme éroient les Py–
ram1des d'Egypte
&
]·es anciens Amphitheacres. Ce
mor
eíl: Grec
~,>.om< ,
&
il eíl: formé de
,~,.ó>.,,,
qtú
ell:
pris pour Grand,
&
de ~ .... , O eil , :l. caufe qu'un
Coioae rrouble la vue par
fa
grandeur ,
en
forre que
l'a!¡[ ne le peur confidert:r enrier :l. la fois.
COLO.,TRE.
f.
111.
Tenue de Medecine.
Lúe
caillé
dans les mammelles eles
fern mes.•-Coloflre,
·eíl: auffi
la maladie que ce lait ca.illé leur cau[e.
COLTIE. f. 111. On appelle le
Coltie d'un Vai/feau,
Un retc:mchemenr qui
[e
fait au bout du Ch:iceau
d'avanr,
&
qui defc¡;nd ¡u[ques fur la piare-forme.
COLURES. f. m. T enne de Geographie.
Il
fe die
des
deux grands cercles qni paflenr par les pc,les du
nionde, dom !'un [ere :l. marquer les équinoxes en
coupanr l'Equareur
&
e
Zodiaque aux premiers de–
grés du Belic:r,
&
de la Balance ,
&
dom l'aurre
marque les folíl:ices en conpant le Zodiaque , aux
poinrs du Cancre
&
du Capricorne. Les Cólures
parragent le Zodiaque en quacre parries égales qui
font les quacre faifons de l"année. Le Colure des
folíl:ices paífe par les pales du Zodiaque,
&
111efu–
re la plus grande déclinaifon du Soleil. Les Aureurs
di[enr communémem que
,.;>.Hpa1
,
veur dire,
tron–
ques,
de
"J>.,, ,
Tronque ,
&
de
•P"
,
Q1eue.
¡
,
e
que les Colures ne paroiífenr jamais enriers
fur
ho–
rre horifon. Mais on ne coo1prend poinr ce qu'i
s
ont en cela de parriculier, les Colmes fonr de grands
cercles, qu'il n'y a poinr de grand cercl e qlll ne
ioic
roftjours coupé en deux parties égal es p~r quelque
horifon que ce foit. Il eíl: vra.i q,~e dans 'a
,¡.,i, ·
;e
obliqne tin Colure étanr perpendiculai re :l. l'horifon,
l'aurre le conpe fon obliquemenr:
&
fi
º? .
,CJ u~–
menc qu'il pent paro1tre ne pas avo1 ·
fa
mome er –
ciere
fur
l'horifon, principalemenc d ans une fphére
Hh
iij