202.
C I-I A
On appelle enc~re
Chapiteau,
la Corniche d'_un
Cabinec, ou le pent froncon ou ornemenc que
1
on
mee ddfus & en oeneral ,
Chan1teau
eíl:
ce qui (ere
>
O
I
I
:i couvrir quelque chofs.
.
On appelle
Chapiteau de mo,~lm,
la couverc~re
qui courne v·erncalement fur la _t?ur ronde d un
moulin , afin que les volancs pmflenc reeevo1r le
venc, & qui eíl: faire en forme de con e.
.
Chapiteau
(e dit aulli , d'un rnorceau de caree rail–
lé en forme de cone renverfé, & que l'on mee au
rnilieu des corches qu'on pone aux Proceílions, afin
que la cire qui en _coule combededans.
,
Ch :1piteau,
fe die aulli de la couvercure d un mur,
& c'eíl: la meme chofe que
Chaperon.
CHAlJLE. f. m. Vieux: mor. Combar.
Meffire Gau–
vai qui venoit au Chaple.
On a
~\t
~u~
Chaplo~er,
pour dire , Donner des eoups d epee l un for l au-'–
tre.
CHAPUIS.
(.
m. Vieux mor. Charpehtier,
On a dit
Chapuifer cngi'!s
,
po.urdire, Charpen–
cer des machmes de guerre.
C H A R.
f.
1n.
Sorce de voicure
OLt
il y a plufieurs
places pour s'affeo_ir. Les A~ciens combarcoienc de•
dañs,
&
ils en avo1enc de d1fferences mameres , &
entre aurres d'une forre ou ils porroienc l'enfei–
gne fichée. Ces Chars éroienc grands , & conce–
noienc plufieurs hommes armés. On les appelloié
Caroccio
,
c·efr::i-dire , grand Char ; & c'eíl: d el:i
que viene le mor de
Carro/fe.
On y ponoic au!Ti uné
cloche au lieu de cambóur. Cecre m:1111ere dé com–
battre dahs des chariors eíl: fort ancienne ; & les
Lacins, & les Grecs; & memé les Hebreux s'eri
fonc fervis. 11 y en avoic d'une aucre forre . Les
roues ei). écoiehr garnies de couceaux , dé rafoirs &
de fau_cilles, & en_le_s poufl'anc _dans les Troupes
ennem1es, on y fa1fo1c beaucoup de ravage. On
trouve le mor de
Charroye
dans leyieux langage,
& il veuc diré ,
Le Chariot du Diable,
qu'on croyoit
p~fI'er la nuit en l'air avec grand bruic. On .ªPPel""
lo1c cela
Le
Chariot du
R~i
Artus.
On a¡ouce en.a
core foi :i cerce forre dé conté au Pays de Foix ,
ou les Habicahs appellenc ce Charioc
Lou carré,
&
áflurenc que le Roi Arrn_s vieht prendre les ba:ufs
de leurs écables; ce qu'tls eíl:imenc
a
un bonheur
póut léur bérail , qu'ils précendertc en devenir plus
gras. ~and leurs ba:ufs onc écé employés
a
rírer
ce char , ils difcmc qu'ils leut trouvenc le lende-"
inain de la cire fur les comes. Borel dir que c'eíl:
dela qu'eíl: venu le mor
d'Enarra,
qui en leur lan–
gue veuc dire Enchanrer,
a
caufe que, felon eux,
le Roi Arcus écoic un grand Magicien, qu'ils croyenc
pa!fc::r encore fouvenc en l'air, crianc apres fes lé–
vners.
CHARBON.
f.
m. Boisallumé qu'on faic cuire, & que
I'
on éceinc avanc qu'il foii;.réduicen
cendre.LeChar–
bon fe fair dans les Forécs de pl
ufieursmo yennes
branches d'arbres, arrangées en pyramide dans nne
grande fofle que
1
1
on fait expres. On rt'y laiífe
qu'une perire ouvermre par laquelle on met le feu,
&
que l'on bouche quand le bois eíl: afies confumé.
La noirceur du Charbon viene de la quancicé de fes
pores. Le feu qu'on en faic eíl: cres~v iolenc.
On appelle
Charbon de te,:re,
U ne forre de rerr·e
minerale , fo/lile & fort no1re , done les Ouvriers
qui cravaillenc en fer fe fervenc dans leurs forges.
Prefque conté I'Anglererre eíl: pleine de cene efpece
de charbon , & il y en a des mines en Nivernois &
en Bourgogne,
&
erl
Anjou.
Les Peincres & les Graveurs fe fervenc du
Char–
bon de Garais,
pour faire leur~ efquifies. On le faic
dans un canon de piíl:olec , que l'on mee au feu
pour faire bruler dú bois de
fau.le,
&
l'e convenir
CH A
en Charbon. Le fruir du Garais eíl: quarré avec qua·
ere noyaux ; quand il eíl: cuit dans un canon on
, l'appelle
Fujin.
Charbon
eíl: auffi en termes de Chimie,ce qui re/le
des planees dans le Vai!Ieau diíl:illacoire, lorfque
le feu ne f<¡auroic plus rien pouffer dans le re–
cipiend.
Charbon
fe die encore d'u¡¡e cumeur peíl:ilemielle,
qui viene d'ordinaire aux ai!Ielles & au::.: aines.
Cecee mmeur ou pufrule fe faic d'un fang gros , noir
&
corrompu, qui a une qualicé maligne. Elle n'a a11
commencemenc que la groffeur d'un grain de mil ,
&
croiffanc en peu de tems en figure ronde &
poincue, elle caufe unedouleur qu'on a ,reine a fop–
porcer. Une perite ve!Iie y eíl: enfermee, & fi on
l'ouvre, on y crouvedeffous, unechair brúlée com–
me fi on y avoicmis un Charbon. La chair d'alencour
efl: de diverfes couleurs, rouge , brune , perfe, vio–
lerce , plomb ée & noiracte , ayanc courefois une
luem écincelance
1
c0mme de la poix noir'e enfla-
\
'
mee.
CHARCUTIS. f. m. Vieux mor. Grand maffacre qni
fe faic dans un combar.
· CHARDON.J. m. Le Chardon
a
carder,qu'onap,.
pelle
D ípfacus
,
ou
Virga paftoris,
eíl: une planeé
épineufe , done la rige eíl: haure & piquance ,
&
qui
a fes feuilles femb lables a celles de la Laicue. Elles
fonr auffi piquances & longuc::s , difpof~es d~ux
a.
deux par chaque no;lud , & embraffenc la tige.
Au
milieu de leur dos
I
dedans
&
dehors, fonc cercai–
nes ampoules píquances & épin<¡ufes.. Il y a entre
les feuill'es une w ncavicé ou s'ama!Ie l'eau qui
tombe de la pluie ou -de la ro[ée.
C'
eíl: ce_ qui lui
a fai r donher le nom Grec de
J',..¡.,,.":' ,
qui íighi–
fie Alceré. Au fommer de chaque tigc; -il ¡erre de
longues ceres qui fom épineufes , & qui ~evien–
'nenc blanches lorfqu'elles íonc feches. S1 on les
fend jníqu'i la moc\le, on tfouve
dedans.deperics
vers. Voila la defcripcion que Diofcoride en faic.
Macchiole die que ces vers rrouvés dans les reres
de 'ce chardon , éranc pendus au cou , fom bons
pour la fiévfe quarce , & qu'ils fonc fin guliers ponr
prendté du · poiffon
a
la ligne. 11 ajouce que cerré
forre de Chardons fe crouve dans tous les lieux m)
il y a drapperie, a caufe que les Drappiers
peigne.nc& cardenc leurs draps :i.vec les reces qu'il
.jerre ,&
que c'e/l: ce que les Apoticaires nommenr
V ,rga
Paj}oris maj or.
Ils moncrenc auffi, dir-il, une peri–
te
Virga p11.florts
,
qui lui eíl: prefque femb la ble ,
quoique
fa
rige ne foic ni fi piquance , ni fi can–
nelée que celle du Chardon
a
carder, que fes feuil–
les foienr plus foibles , & que fes reces , qui fonc
chevelues ,
&
femblenc des flocs de fo ye verte ,
foienc beancoup moindres , n'éranc pas plus grofles
que des olives. Ga ien die que la racine du Char–
don
a
carder eíl: deíliccarive & quelque p·eu abíl:erfi–
ve;
&
Díofcoride , qu'écanr pelc:e
&
cuire avec du
vin
jufqu'a ce qne
'la
décoéhon foir épaiffe comme
cire , elle:: guerir coures forces de crevaíies & de
fiíl:ules dn f~mdemenc, fi on l'applique deífos. Il
fauc garder ce médicamenc dans une boi:'te de
cmvre.
Chardon benit.
Efpece de Carchameou de Cnicus
fauvage qui produic de perites branches molles
&
plíances,
&
qni fonc conchées far cerre. T ome la
plante eíl: excrememenc amere, &
a
caufe de plu–
fieurs venus qu'elle a dans .la Medecine,on l'a nom–
mée en Lacin
Carduus bcnediálus.
Le Chardon be-–
nic eíl: cordial
&
fudorifique. Il appaife les dou[eurs
· de reins
&
de cené , me les vers , reliíl:e aux ve–
nins , ·& dl: un
torc
bon remede pour les maladies
, pefülentielles. Sa graine ferr
a
défopile~ le foye .