reuvres. Done le fouverain domaine d'un Dien créateur
entrai_ne dans l'Homme
fa
crbature, une dépendance aQfolu;
&
univerfelle de 0-ieu; une obli gation indifpenfable
&
per•
rn_anente
·dé
rapporter
a
Dieu,
&
tout
ce
qu'il a,
&
rout ce
qu~l eíl:.
-
Mais
fi
l'Homme ne rend point de culte
a
Dieu;
fi
l'Homme
oublie ou néglige
cet
Erre créateur : n'eíl:-il pas év ident gu'il
rend vaine
&
illnfoire
fa
dépendane~ ; puifqu'il n'en fait
auenne fonérion
?
N'efr-il pas évicle nt qu'il fe fotííl:rait
a
l'in.
difpenfable obligation qu'il a d~ fe rapponer
a
Dieu : puif–
qu'il
ne peut
fe
rapporter
a
Dieu que par fon culte
&
fes
hommages?
Dieu, en qualité de Créateur, a un droit iqaliénable
a
la
foumiffion,
a
la reconnoiífance ?
a
la confiance,
a
l'amour,
-aux
r~fpeél:s
de
fa
Créature : il eíl: done
j
ufte , il eíl: done na~
turel que Dieu en exige un culte
&
un aveu de dépendanee.
L'Homme, en qualiré de créarure raifonnable , voit
&
reconnoit néceífairement dans Dieu, l'auteur de fon
etre ·,
l'arbitre de fe·s defünées , fon bienfaiteut
&
fon pere : il eí\
-done juíl:e, il efi done
naturel
qn'il lui rende un culte
&
des
.hommages;
a
l'auteur de fon etre, par fen; iment
&
dépen–
<lance;
a
}'arbitre
de fes defünees' par befoin
&
par intéret;
a
fon
bienfaiteur,
par reconnoiífan,ce;
a
fon pere, par amour
& ,
pa~
tendreffe.
·
Les
rapports de Dieu avec l'
Homme
, &
·les
rapports
dt
l'
Homme
ave
e Dieu,
font
done les
titre~
-éclátans
&
frníi bles
' qui
nous impofent l'obligarion d'un
Culte ;
&
qui rendent
raifon des facrifiees , des prietes , des homma ~es, des
fe11-
timet1s
de
reconnoiffance
&
d'amour, que
nous adreífons
a
cet Erre fupréme.
Et
telle efila
raifoh
plauíibl e qui fonde
&
juftifie le double Culte que
nous
rendons
á
D ieu ; le culte
intérieur
&
le culte exrérieur, qui ne font l'un
&
l'autre
qu'un aveu
&
de
fa
fouverainete
&
de no
1
tre
dépenclance.
Ilº.
De l'ídú
d'un
Dieu effentiellement
amateur
de l'Ordre
,·
dfcoule la
nicejfi.téd'une Loi
,
fecpná
conflitútif
d'une
ReLtgiott.
Un Dieu ennemi de rOrdre
ou
indifferent pour l'ordre,
ne pourroit erre,
QU
qu'un Dieu aveugle , qui n'en connfrt
pas la perfeB:ion ; ou qu'qn Dieu mauvais, qui ne vouli'.'rt
poim ce qui· eíl: eifenciel!emenr bien ; ou qu'un Dieu ílupide–
ment indolent, q..ii, plongé dans une inertie léthargiqne ,
fa ns fa geífe
&
fans providence , eut livr.é l'Homme
&
l'Uní–
v ers aux av
0
ugles Loix du
hafard ;
on _qu'un Dieu abfurde–
mem
incon[éque nt,
qui
füt
en oppofition
&
avec
fa
nature,
qui
e1
l"ordre
e{fe
t" el
&
primirif;
&
avee fos
ouvrages- ,
dont la. cvníl:itution
&
la confervation exi.gent néceífaírcmen.t
l'ordre. Conféquences añreufes
&
révoltantes, qui
renv er-
.
·
font