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,

66"8

1

THÉORUl DE L,AME DES BRUTES :

l!'·--------------------------...-!9

faire, contre le cri de la 'nature

&

de la raifon , de purs

auromates , des machines fans fcntiment

?

Eíl:-il

permis

d~

batir ou d'appnyer des f

yíl:emes

philofophiques, en matiere

inréreífanre, fur de fondemens auffi mal aífurés, auffi rui–

neux? Raifon humaine, feras-tu toujours condamnée

a

t'en–

dormir de tems en tbns chez les grands hommes?

Quandoqw:

bonus dormit at 1-Iomews

~

Mais q uel titre rnérire-t-on: quand, fans génie, fans

gou.r,

fans jugement, aveugle difciple des Def<:~irtes

&

des Maleq

branche , on n'a

&

on n'adopte de ces grands hommes, que

leurs reves

&

leurs écarts?

·

816.

ÜBJECTION

IV. Nous n'avons ancune idée de cett~

fubfiance · inte rmédiaire, qui n'efi

ni

Mar"iere , ni Efprit.:

Done il ne faut point admettre une tel-!e fübíl:ance iptermé~

cliaire:

d'autant

plus

que

l'ancicnne diviíion de la

Subíl:ance

en

Matiere

&

en Efprit, paroí-cetre une

divifion

exaél:e

qui

embraífe tout.

RÉPONSE.

Cette objeél:ion qu'on refaífe toujours

a.vec.

emphafe, nous paroit bie \1 hmniliante pour l'Efprir humain,

oans gui elle annonce

&

des }muieres bien bornées,

& des

préjugés bien

pniffans.

Philofopbes , Etres pe

nfans

, ~xami–

nez

commem

vous

connoi«ez les diverfes fub.íl:ances;

&

voús

conclurez

que

c'eíl:

a

rort

que

vous vous

i

maginez con-

110itre

toutes les fubfianc'es ~offibles. (

124

&

I 2) ).

1°.

C'efi un axiorne avoué en gen re de connoiífances, que

·

nous

ne ·

connoij[ons la nature des chofas ex~(l.mtes

,

que par les

idees

que nous en

donnent

leurs

ejfets:

puifque nous

ne

voyons.

poiiu intuitivement en elle-memc cette nature des chofes.

Quelle

idée

a un Carthéfien, de la

Subflance fpirituellc

qui

anime l'homme?

11

en a

l'idée.

qu'entraine l'obferva.tion,

d es eff~ts qu

'il

voit dans l'homme . N ous obfervons dáns.

l'homme, des opérations

qui

n ..,

PyUVent

etre at~ribuées

a,

la matiere;

&

de-la fe forme d?. ns nous , l'idée d,une fubf~

tance

capabl ~ <l'

o pérer ce

que

nous

voy ons' o péi::-er

a.

l'homme,.

cl'une !ubíl:ance

capab.

le de fentimen t

&

d 'in telligence,

d'une-

fobfiance fpirimelle.

·

C'eíl précifément de la

meme

maniere que

fe

forme en

nous , l'idée dt! cette

Subflance intermédiaire

qui anime les

Brures. Nous appercevons dans les brn tes , des opérations.

qui forpaffent la vertu de la Matiere,

&

qni n'atteignent

point

jufqu'a

la vertu de l'Efprit;

&

par-la nous concevons

dans les ·'brutes, une fub.fiance qui n'a ni les propríétes de

la Ma ri ere, ni les propri étés de 1' Efprit ; u n.e fu bíl:an-::e i:ap:t~

ble de

fe nfation s, inc,i pable

d'intelligence

&

de·raifonnement;

une (ub fürn ce inrerm édia ire ent re la Matiere

&

l'Efprit.