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ou

LA

MoRALE.

La Religion_:

~75

L'Homme doit obéir·

a

Die1Í, lorfque Dien lui intime fes

volontés par lui-meme : parce que Dieu a un droit eífentiel

&

inaliénable de commander par lui-meme. L'Homme doi~

obéir

a

l'autorité Iégitime des Légi'ílateurs humains : parce

que Dien, pour le bien de la Société , a communiqué ame:

Légiílateurs humains une portion de

fon

autorité, un droit

de le repréfenter fur la terre,

le

pouvoir de faire

des

Loix:

qui lient les confciences : ce qui ne peut etre

révoqi.fe

en

dome, ni par aucun Citoyen qui

a

de faines id

ées de l'O

r–

dre,

ni par

aucun Chretien infiruit ees principes fondamen~

'taux de

fa

Religion.

C.

Q.

F.

D.

825.

CoROLLAIRE

V.

D'apres

les

príncipes

que

nm1s ve~

nons d'écablir

&

de démontrer

~

en établiífant la néce{Iité

d'une Religion:

lº.

On voit

combien conforme

a

la Raifon efl cet inflinél

de la

N

ature

,

qui nous porte

&

nous incline

a

la Religion.

J

ec–

tons les yeu?' d'u·n Pole

a

l'autre , de l'ori<rnt au couchant

t

Par-cout nous voyons les Sociécés

&

les Empires policés •

foumis

a

une Religion qui les attache

a

quelque Divinité •

&

qui fait

la

bafe de leur union civile

&

policique.

(...,'efi

le cri

&

l'impulíion de la Nature,

qui

les porte

reconnoitre quelqu'Etre fupreme, de qui ils

déper-ident_.

a

qui ils doivent des hommages , donr l'ceil pénétrant les

regarde,

&

clone

le

bras vengeur les menace . PluGeurs .de

ces Pettples ont <léfiguré la Religion : mais aucun n'cn

a,,

entiérement étouffé le genne

&

le príncipe. (

598

&

604).

11~.

On voit

combien oppvfée

a

La Raifon

~fl

l'impiécé

d' E~

picure, lorfqu'il jait de la

Rdigion un

vain

fancóme,

unique–

ment defliné

a

épouvanter

&

a

tyrannifer le Genre httmain.

Ce

que la Nature infpire, ce que la R_aifon démontre, peut-il

etre regardé comme

un

vain fanrome, par quiconque

n'a

pas

étouffé

cLins

lui

a

la

fois

&

la

Nature

&

la

Raifon?

I 1°. On

voit

comhien abfu.rdes

&

infenfés f vnt les blafpMmes

de Machiavel, qui

fait

na ft re La Religion

,

non

du.

cri

de

la

Nature

&

des lumieres de la R iifon, mais de l' impoflure

&

de

l'artifice des Princ~s qui l'ont imaginée pour confolider leur auto-.

riti.

Les Princes ont

appuyé

leur amorité par la Religion;

parce qu 'il

ont trouvé exifian te chez tous les Peuples,

1a

períu , íion d'une H.eligion : c'eíl: un moyen exifiant qu'ils

ont employé,

&

non un moyen qu'ils aient créé

&

fait

naitre.

Que penferoit-on d'un Philofophe qui prérendroit que

les

Paffions

lzumaúus

doivent J.eur exifience

a

i'a rtifice

&

a

l'impoíl:ure des Princes

&

des Politiques : parce que lei

Princes

&

les Poliriques om

fait

aífez fouvenc

fervir

a

leués.

V.

V

ij