ii6
THÉOl'liE
f>t
LA
RELIGION
!'t
DlS
MCD:URS
!
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fins, les paffions humaines
?
On penfer-oit
qtl'il
fait précifé–
me_nt comme Machiavel, qu'il renverfe l'nrdre
-&
la nature
des
choíes,
pour
appuyer
un
bifar_re
&
extra.vagam paradoxe.
ÜBJECTIONS A
RÉFUTER-.
~h6.
ÜBJECTION
I.
Dieu n"a
pas
befoin de
notre
Culte:
clone
Dieu
n'exige, poh1t
notre
culte.
RÉPONS!.
1°.
Ce
·raifonnement des Déifle-s
fuppofe
une
chofe vifiblement fauífe
&
abfurde; favoir, qn'il
n'y
a dans
Díeu
d'aurres
volonrés, qu-e celles qui
font
déterminées par
l'indigence
&
le befoin: e~ q1.:1i eíl: .heurter de front le Sens
commun. Dieu n'avoit pas hefoin de l'exiíl:ence de ce monde
vifible,
&
cepentlam Die·u ·
á _
voulu l'exiíl:ei1ce de ce Monde
_v jfi.ble.
.
IIº.
Pour connoitre
les
volontés du Createnr ,
il
né faut
done pas e~aminer quel befoi"n
i1
á
des chofes,
·ou
quel avan–
tage il p'eqt retirer eles c'bofes :
mais
il faut examiner ce qui
convient
a
la
namre
dn
Créateur, ce qui conviel)t
.a
la nature
·de
fa Crearme.
,
Or il .efi clair qu'il convient ~u Créateur d'exiger
de
rHomme, qu'il n'a creé
&
qu'il _
n'a pu créer que pour
fa
gloire, ·un culte
par
lequel
l'Homme le_,, glorifie.
11 eíl clair
c¡u·i1
convient
~
l'Homme_,
a
1.rne
Créarnte douée
de
raifon,
de
faire ufage de
fa
raifon, pour témoigner
fa
rec;onnoif–
fance & fon amour
a
celui de qui
il
tient-& l'exiíl:ence,
&
la
corlfervation,
&
tout
ce qn'il a de biens; foit dans
i'ordte
de la narnre, foit
clans
l'ordre de la formne,
foit
dans
l'ordre
rle la
grace.
r
827.
ÜBJECTION
II. Notre 'Culte eíl: fini
&
imparfait en
lui-meme
&
clans
fa
naiure : done Dieu n'exige point notre
E;Ú)re ;
qui,
a
raifon
de fon
ii:nperfefüon ,
eíl:
indigne de la
Majeflé de cet Etre intinirnent parfait,
a
qqi d'ailleurs il ne
procure aucunc gloire réelle.
RÉFONSE.
1°. Ce raifonnement des
Déiíles
fuppofe
encore
1rne chofe vifiblemenr fauífe
&
abfurde : íavoir, qu'il
n'y
a
dans
Dieu
d'autres volonrés, que celles qui
font
terminées
a
oes objets
infinis dans
leur natµrc: Dieu a vo,ulu
l'exifienc.e
<le
ce
Monde vifible ;
&
cependant ce Mon9e vifible n'eft
point un objet
infihi
dans
fa
narure.
-.
IIº. Pour connohre les volomés de Dieu relativement
a
l'Hom-me,
examinons
encore
,ce qui convienr
a
Die u
&
ce
qui convient
a
l'Homme;
&
de-la nous aurons
droic
de
con-:
dure .ce que Die u
veut
&
exige.
Or
i1
efi dair
qu'il
c.onvient
a
la
:('{ature
Irnmaine;
d'u(~~