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i~2

.THÉORIE

DE LA RELIGION ÉT D:ES M<IEUllS:

a

la Multitu<le , ni aux Sages, .dans l'Antiquité.

.Je <lis d'abord que la Raifon, livrée

a

elle-meme, ne donna

point

a

la

Multitude,

une Religion digne de Die u

&

de l'Hom–

me: puifque la Multitude ;en fuivant cette

aveugle

Raifon,,

embraíTa l'Idolatrie;

fe fit

une Religion compofée d'infenfés

délires; crut honorer la Divinité par des extravagances, par

des impudicités, par des facrifices barbares, par d'abomina•

bles

parricides, par un culte

&

par une religion qui desho–

norent la R aifon.

-Je dis enfu.ire que la Raifon

,

livrée

a

elle-rn&me, ne.

donna point aux

Sages

une

Religion

digne de :Oieu

&

de

l'Homme. En fuivant la Raifon; abandonnée

a

elle.rneme,,

clans quell-es erreurs ne tomberent pas les Sages de l'

Anti–

quité profane ,

&

fnr

la

Divinité,

&

fur la Morale?

Les.

uns bannirent de l'Univers.,

la

Divinité;

&

tomberent clans

l'aveugle

&

fiupide

Arhéifme. Les autres cliviforent la Di-

~

vinité,

&

fe

déciderent pour l'infenfé Polythéiftne. Ceux

meme qui reconnurent une feule

&

tmique Divinité , lui

attribuerent ou une fatalité néceffitante, ou une

ftupide·

iner–

tie , o,u

1me aveugle

&

fotté ignorance : qualités eífentielle–

ment incompatibles avec la nature de la Divinité.

La

Morale

ne

fut

pas moins défigurée par eux ,

que

la

Divinité.

Selon Epicure, l'unique fin de l'Homme,

c'eft

le

bonheur;

&

l 'unique

bonheur, c~eíl: le p[aiíir

&

1~ volupté.

Selon Zénori ,

la

vertu

&

la perfeB:ion de l'Homme con!if–

tent

dans·

une auftérité bifarrement fauvage

,

d:ans une in–

feníibilité ftupidement apatl1ique. Les Loix établies p~r les

Sages de l'Aíie, permireh t l'incefre

&

la polygamie. Les

Loix

-d~

Rome

&

d'Athenes, autoriforent

la

fornication

&

le

divorce. Les Loix de Sparte approuverenc

&

confa~rerent

le vol

&

}'adultere. Les plus beaux génies furent ceux pré–

cifément

qui

dennerent

dans

les

plus

grands égaremens.

Tant la Raifon ,

privée

des lumieres de la

Révélation , eft

incapable de

faifir

le vrai, en genre de Morale

&

de Religion

!

lllº.

Voici done le vrai réfoltat de cette fpéculation. Une

· Religion digne de Dieu

&

digne de l'homrne; eíl: d'une né•

ceffité

indifpenfab1 :

mais la

Raifon , ª-bandonnée

a

elle-

- meme, ou privée u flambeau de la Révelation , ne feroit:

pas

plus

capable

aujourcfhuí

qn'amrefois, de

fe

donner une

telle Religion : done une telle religion

ne

peut

exiiler

que

par

le moyen de la révé :a.tion.

Done

fi

Die u exige de l'homme une Religion :

il faut

que

Dieu

lui

rnanifefte cette Rdigion par la voie de

-ia

Révéla--:

tion.

C.

Q.

F.

D.'

·

DÉMONSTR.ATION

II. Si

vous

otez

la

R6vélation:

i1

faut.né

~