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684

'THÉORll DE

tA

RELIGION ET

DRS

M<IEURS: ,

'les moyens qui lui

font

néceífaires pour remplir

fa

fin

&

fa

defünation : fans quoi

Dieu

feroit inconféquent

.&

abfurde,

puifqu'il voudroit la

fin fans

vouloir

les moyens.

.Comme

Dieu defüne

J'Homme

a

pratiquer une Religion

pure

&

fainte·,

&

que l~Ho,mme'

dans

l~érat d'ignorance

&

de corruption

ou

fe trouve

fa

nature, ne peut connoitre

&

pratiquer

cette

Religion

pure &

fainte,

fan-s

le fecours de

la

Révélation :

il

s'enfoit

que

Dieu,

qui n'efi . ni

abfurde

ni

incon(équent, efi

renu, ou de changer l'état préfent de 1~

nature de

l'Ho me,

ou

de

fe

manifefü:r

a

l'Homme par la

Révélation·.

.

·

Or, comme

il

nous coníl:e que

Dieu

ne c

hang

e point l'état

préfenr

de

l'Homme: .

il

s'enfuit

.que

Oieu

do.it

,.

0u

s'etre

, 1panifefié , on fe manifefier

a

l'Homme, par

la

R

évélation.

838.

ÜB.JECTION

11. La neceffité de la Revélation. exclut

la

poilibilité d'un

Etat de nature pure:

c'efl:-a-dire,

la

poffi.•

bilité

d'un état

ou

l"homme

pourroit

reinplir

fa

deílination •

par les

feutes

lumierés de

fa

raifon , par

les feules forces

de

, fa

nature.

Or

il

efi cerrain,

il

eft meme évident qu''un tel état

-eíl:

poffible : done

la neceílité d'une révélation,

efi eppofée

a

üne verité-certaine & évidente :- done la néceffité, d'une

révélation , eft

une

chofe

imaginaire

&

fabulenfe.

RÉPONSE..

Je n'examine pas h

dams

un

autre <Jrdre de cho.fes,

1

fi

dans

un

état

cle u-ature

di-ffér-ent

de l'état

préfent,

l'

Homme

auroit:

eu befoin

'de la

Révélation , pour remplir

fa

fin

fa

deílination; .poQr connoitre quelle regle de

1)1reurs

il

devroit

fuivre, quel Culte H devroit rendre

a Dieu. ]

'examine fitn–

pleinent (

&

c'eft-l'a

l'etat

précis

de

la

quefii.on

)

f1

l'Homme

~

tel

qu

'H

cfi

maintenam ,.

avec les ép

aiífes téne

bres dont fon

efprit

e.íl

: enveloppé,. avec les p.affions eífréné-es

dont fon

1

crei1r

efi

_tourmente,

peut,

par

les

feutes lumieres

de

fa

narnre ,

fe

former une Religion

,:tigne

de Dieu ;

une Reli–

gion

ou

il

ne

s'égare

ni

en genre

de

Dogme .,

ni en g_ef.l_r.e

ae

Cuité, ni en g~nre de Mora:le. Or c'efi ce qui parnit évi- '

dcmment·

impoffible,

dn

moins

pour le

commirn

&

pour

, ]:1

tres-grande

pluralité

des Homínes, dans l'état préfent.

des

chofes.

·

;

. J'accorde

que Dieu

auroit

pu

fórmer

la

Nature

humaine

dans un état

différent ,

ou

~lle

n'auroit pas eu befoin de h

révelation. Mais dans

cet

état

différent,

l'Ef.prit

de

l'Homme

n'

eut

pas été

pl<:mgé

dans de

fi

épaiffes

ténebres ;

le Crenr

ve

l'Homme

n'eut

pas été 1ivré

a

une concupifcence

fi

dé....

réglée

&

fi

effrénée.

Dans 'l'état de corruption,

&

'de dépra–

_y;ition

oi1

fo

trónve,

aujourd'hui notre

riamre : je

vois

fés,

__ténebres

fi

p~ofon~e_s , fon

pen_chant au_

ma!

_fi

violent

¡

~uc·