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'THÉORll DE
tA
RELIGION ET
DRS
M<IEURS: ,
'les moyens qui lui
font
néceífaires pour remplir
fa
fin
&
fa
defünation : fans quoi
Dieu
feroit inconféquent
.&
abfurde,
puifqu'il voudroit la
fin fans
vouloir
les moyens.
.Comme
Dieu defüne
J'Homme
a
pratiquer une Religion
pure
&
fainte·,
&
que l~Ho,mme'
dans
l~érat d'ignorance
&
de corruption
ou
fe trouve
fa
nature, ne peut connoitre
&
pratiquer
cette
Religion
pure &
fainte,
fan-s
le fecours de
la
Révélation :
il
s'enfoit
que
Dieu,
qui n'efi . ni
abfurde
ni
incon(équent, efi
renu, ou de changer l'état préfent de 1~
nature de
l'Ho me,
ou
de
fe
manifefü:r
a
l'Homme par la
Révélation·.
.
·
Or, comme
il
nous coníl:e que
Dieu
ne c
hange point l'état
préfenr
de
l'Homme: .
il
s'enfuit
.que
Oieu
do.it,.
0u
s'etre
, 1panifefié , on fe manifefier
a
l'Homme, par
la
Révélation.
838.
ÜB.JECTION
11. La neceffité de la Revélation. exclut
la
poilibilité d'un
Etat de nature pure:
c'efl:-a-dire,
la
poffi.•
bilité
d'un état
ou
l"homme
pourroit
reinplir
fa
deílination •
par les
feutes
lumierés de
fa
raifon , par
les feules forces
de
, fa
nature.
Or
il
efi cerrain,
il
eft meme évident qu''un tel état
-eíl:
poffible : done
la neceílité d'une révélation,
efi eppofée
a
üne verité-certaine & évidente :- done la néceffité, d'une
révélation , eft
une
chofe
imaginaire
&
fabulenfe.
RÉPONSE..
Je n'examine pas h
dams
un
autre <Jrdre de cho.fes,
1
fi
dans
un
état
cle u-ature
di-ffér-ent
de l'état
préfent,
l'
Homme
auroit:
eu befoin
'de la
Révélation , pour remplir
fa
fin
&·
fa
deílination; .poQr connoitre quelle regle de
1)1reurs
il
devroit
fuivre, quel Culte H devroit rendre
a Dieu. ]'examine fitn–
pleinent (
&
c'eft-l'a
l'etat
précis
de
la
quefii.on)
f1
l'Homme
~
tel
qu
'Hcfi
maintenam ,.
avec les ép
aiífes ténebres dont fon
efprit
e.íl: enveloppé,. avec les p.affions eífréné-es
dont fon
1
crei1r
efi_tourmente,
peut,
par
les
feutes lumieres
de
fa
narnre ,
fe
former une Religion
,:tigne
de Dieu ;
une Reli–
gion
ou
il
ne
s'égare
ni
en genre
de
Dogme .,
ni en g_ef.l_r.e
ae
Cuité, ni en g~nre de Mora:le. Or c'efi ce qui parnit évi- '
dcmment·
impoffible,
dn
moins
pour le
commirn
&
pour
, ]:1
tres-grande
pluralité
des Homínes, dans l'état préfent.
des
chofes.
·
;
. J'accorde
que Dieu
auroit
pu
fórmer
la
Nature
humaine
dans un état
différent ,
ou
~lle
n'auroit pas eu befoin de h
révelation. Mais dans
cet
état
différent,
l'Ef.prit
de
l'Homme
n'
eut
pas été
pl<:mgé
dans de
fi
épaiffes
ténebres ;
le Crenr
ve
l'Homme
n'eut
pas été 1ivré
a
une concupifcence
fi
dé....
réglée
&
fi
effrénée.
Dans 'l'état de corruption,
&
'de dépra–
_y;ition
oi1
fo
trónve,
aujourd'hui notre
riamre : je
vois
fés,
__ténebres
fi
p~ofon~e_s , fon
pen_chant au_
ma!
_fi
violent
¡
~uc·