ou
LA
MoRALE.
La__ Religion;
celTairement
&
indifpenfablement, ou que chacun
fui
ve aveu~
glémenr une Religion arbitraire ; ou que chacun
fe
comp.ofe
un fyíleme de Religion : il n'y a point de milieu entre ces
deux partis , dans l 'hypothefe d'une Religion néceífaire
a
l'.Romme.
.
Iº. Si chacun fuit une Religion arbitraire : voila l'Homme
in~vitablement expofé au danger de déférer
a
Dieu un Culte
impur
&
infenfé ; de fuivre une regle
µe
Mreurs vicieufe
&
criminelle; de fe foumettre
a
une Religion ompo(ée de dé–
lires , de fables
,
d'infamies , de foreurs : monfhe done l'ido–
latrie ne nous a que
rrop
montré la poffibilité.
Or la providence
&
la fainteté d'un Dieu fage ·peuvent–
elles lui permettfe d'exiger de
l'
Homme, une Religion qui
l'expofe fans ceífe
&
iRévitablement
a
devenir irréligienx
&
~riminel, en s'effon;ant <l'etre faint
&
verrueux?
IIº.Sichacun eft obligé de fecompofer un fyfieme de Reli–
gion : n'eíl-il pas évid~nt que le défaut de lumieres , le trou–
ble des paffions, !'embarras des affaires , en rendent inca–
pables plus des deux tiers du Genre hHmain ;
&
qne la L e–
ligion que
n6t1S
avons démontré néceífaire
a
l'Homme,
devient impoffible pour la plus grande partie des hommes?
Ce qui efi évidemment abfurde
&
contradiél:oire de la pare
du
Créateur.
Done
fi
Dieu exige de rHomme une Religion ,
il faut
que
Dieu lui manifeíle cette Religion par la voie de la Révélation.
~.Q.F.D.
836.
REMARQUE.
En démontrant la néceffité d'une Ré–
vélation, nous ne prétendons donner qu'une preuve prepa–
ratoire aux
Preuves de faic
,
qui
font
encore infiniment plus
fenfibles
&
plus convaincanres.
On pourra prendre une
id.éede ces Preuves
de
fait , dans
toute la premiere panie du troiíieme difcours de notre Phi–
lofophie de la Religion. On verra auffi dans le fecond di f–
cours de ce meme Ouv ra ge, que cerre
Religion
révélee
n'exiíle
que dans l'Eglife Chréricnne,Catholique.
Ü
B
J
E C T
I
O N S A
R
É
F
U T
E R.
837.
ÜBJECTfON
l.
Dieu n'efi point tenu de .fe manifeíl:er
a
l'Homme par la ve>ie d'une Révélarion furnaturelle: done
il eft faux qu'une telle révélarion fo it néceífaire.
RÉPONSE.
Dieu n'efi point ten u abfolument, mai s il eíl:
tenu hypothchiquement
a
fe manifefier
a
l'Homme par la voie
de la Révélarion. Je m'ex plique.
Oieu en creant li.bremen t l'Homme, efi tenu par la reéti·
tude
&
par la perfeéhon de
fa
nature, de do nner
al'
Homme,