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THÉORIE D:E L'AME DES BRUTES:
fenfz.tif
dans les brutes. Mais dans les brutes, ainíi que dans
l'homme , il fait confiíl:er ce principe fenfitif, dans une
rnatiere
organifée , fans riert
de
plus.
Or,
nous avons dé.
montré ailleurs que l·a Matiere, organifée ou non organi-
-fée,. en repos ou en mouvement_, eft eífemiellement incapa–
ble de fentiment.
(711 ).
Done le
Principe fenfitif des Brutes,
n'efl: point la fimple
matiere
organ ifée. Done le Principe fenfüif des brures, eíl:
un Principe eífentiellement difl:ingué de la
""matiere,
organi."'.
íée ou non-organifée.
C.
Q.
F. D .
.
' p
R
o
p
o s
I
T
I
o
N
I
l .
.
806.
L'
Ame
des Brutes,
ou leur
Principe fcnfitif, n'efl
point
une
Form~
fub(lantielle, qui
f0it
quelgue chofe
d'extrait ou
d'é–
mané de
la Matiere:
commi
paroÍ! l'avoir
penfé
une partie
du.
P
ér
ipatétif
me.
'DÉMONSTRAT.IÓN.
Nous ve·non~s d'obferver qu'il
y
a
réellement , dans les Erutes , m\ .Príncipe fenfitif;
&
de
démontrer que ce
Principe
fe',ifi.tíf
des Brutes,
n'efl: point la
rnatiere, organifée ou non-organifée.
Done
ce Principe fenfitif des brutes,
n'dl:
point une
Forme
fubfiancielle,
qui foit quelque chofe
d' extrait
ou d'émané de
la mariere. Cár , ·que peut-on extraire ou
que
peut -il éma-,
ner de la matiéfé; qui ne foit pas quelque chofe de maté~
riel,
&
par-fa-
méme , quelque chofe d'eifenriellement inca~
pable· d'etre
un,!>rincipe_ foníitif?
C.
Q.
F. D •
. P·
~
e.
p
º
s
I
l"I'
·.,1
º
N
1 1 1.
807.
Les
B~dté-s
·,~/
/ont
pas des Machines
ou.
des Automates
fans
fentimen.t
:
comme
l'.z
abfurdement
imaginé
Defcartes.
DÉMONSTR;..ÁTION
l.
Si
les
Brutes
n'étoient que des ma–
'chines
ou des' automates :· taus
leui:s
mouvemens foroient
une fuite-
&'
·•une
dépendance
des loix de la
Méchanique.
Or
pluíieurs
n;iouvemens des Bruces, ne font poínt une fuite
&
une
dép·~rjdancé
des l~ix de la Méchaóique Car fo it un
Chien de ;chá!fe ; attaché
a
pourfuivre
une
compagnie de
perdrix
1
·
Ce Chien efl: attiré méchaniquement,
felon
Defcartes,
par
les
.corp'u(ct{les
émanés du corps
de
ce
gibier.
Mais
fi
ce
chien ,
en pourfuivanr
fa
proie,
re'ncomrc un précipice ; ne
clevroit-il pas,
fe
Ion
les lo1x de ~a Méchanique,
f~
jerter dans
ce
précipice: au lieu qu'il s,arrere d'abord, qu~if fe détourne
enfuite pour che reher un
·paífage afforé
?
Non ,
dit De(car–
tes ,
ce-
chien
ne
doit point
(e
jetter dans le
précipice:
parce
que de ce précipice
fort
&
éma-ne
un
torrem
raprde de
cor-
pufcules,.
/