THÉORIE D! L'
A ME
DES
BRUTES:
SECONDE
S E C T I
O N.
L'
A
M E D E
s
B
R
u
T E
s.
Q
u' Es T -
e
E
que
l'
Ame
des
Erutes?
Qu'eíl: - ce
que
ce
Pnncipe feníitif, femblable ou diffl'.!rent dans l(!s diverfcs
e[peces, qni les anime
&
qui les gouverne tomes, par l'ap–
p as du plaifir
&
par la
crainte
de la doule ur: conformément
a.
leur
d íffé rente
nature
&
a
leur
différente
defl:ination
?
Q11 efiion infinimenr
intérdfante
en
dle-méme,
plus inté–
r eífante -encore par fes rapports avec tout ce qui concerne
l'Ame
humaine
!
,.
DI
V
E R S
S
Y S TÉ M
.E
S
S U R
CE T
O B JE T.
804.
EXPL1CATION.
En
obfervant la
Philofophie,
depuis
le~ tems
les plus
recules ,
jufqu'a nos
jours: on trouve chez
elle, au fnjet de l'Ame des Brnces-, cinq Opinions differenres ;
qui
en ont fair
fucceffivement ,
une matier';!
organifée,
une
forme
fubfümtielle,
un
etre
imaginaire ,
une .
fobíl:ance
fpi–
rirnelle , un
f.ub.fl:anc;e imermédia-ire emre
la
matiere
&
l 'ef–
pric.
(Phyf.
518
&
524).
l
O •
Selon
les
Marérialiíl:es ,
anciens
&
modernes: il
y
a
<lans ·les
bnues,
ainíi que d ans
l'homme,
un vrai
Pri1zcipt:
jenjitif
;-
&
dans
la,
b.rute , ainfi
qm~
da11s
Fhom_me ,
ce
~rin–
ci-2e-fenfüif n'e:íl:
autre
chofe que la mari1t i'e organi(ée.
,
Selon le Pline de
fa
]h ·ance, les Brut~s- on
t
du
fernimeAt;
&
n'ont pas d'a1F ·re ame,
que la Mfrtie r·e
o·rganifée: ainfi
fon
opi,nion
ne d.iffe re en
rien ,
daos ce
qui
concerne les
Brutes,
de l'opinion de-s
Matérialiftes.
(708).
Ilº. Se!on les Péripatéticiens, anciens
&
moder-nes: il
y
a,
dans les·
b.ru-tes , un vrai ,Principe fenii-tif;
&
e-e principe fen–
füif
eíl: un~
Forme
/ubflantie-lle.
Mais-q1:P'efi-0e
que cecee
forme
fübíl:antielle
?
C'eíl: ce qui, chez
eme,
n'a jamais été bien
défini.
/
lllº. Selon Illt fcanes ,
il
n'y
a
point
d~··
Príncipe fenjirtf
dans les
brures.
Pures nv,-zclúñ-as,
en
rouc
vrais a u tomares, les
hrqtes
ne fonl: qu\rne matiere organi(ée :
aífez
femblables
pom la vie,
a
une plante qui-végete; aífez (emblables pour
le mouvement,
a
une montre qui
fe
meut
par
le moyen
ele cerrains
rdforts
viíibles' ou inv ifibles ;
aífe z
fembl ables
p a r leur
chant
ou par leurs
cris-,
au FiLJte ur automate de
Vocanfon,
qui n'efi q'u 'une Orgue perfeétionnée. Elles pa•
roiffent avoir clu fentimem, éprouver tour
a
rour le pl adir'
&
la douleur, erre fufcepcibles
d'affeétion
&
~raveríion,
1